Après l’Utah en 2016, c’est au tour de la Virginie et du Dakota du sud de déclarer la pornographie comme une crise de santé publique.
C’est l’Utah qui avait ouvert le débat en déclarant la pornographie comme une crise de santé publique. La résolution signée en avril 2016 déclarait la pornographie “mauvaise, dégradante, addictive et nuisible”. En janvier 2017 la Virginie et le Dakota du sud adoptent eux aussi des résolutions à ce sujet. Le texte signé par le Dakota du sud rappelle :
“La pornographie mène à un déficit d’estime, à des troubles alimentaires, augmente la problématique des relations sexuelles à un jeune âge, et augmente la volonté de s’inscrire dans des comportements sexuels à risque dès l’adolescence.”
Il éclaire également sur le rôle des femmes et des enfants dans les films pornographiques :
“La pornographie normalise les abus sexuels et la violence faite aux femmes et aux enfants, en considérant la femme et l’enfant comme un objet sexuel. De plus il décrit souvent l’abus et le viol comme un événement non douloureux. Bien plus, la pornographie associe la violence faite aux femmes et aux enfants à du sexe, et la douleur au plaisir, ce qui augmente les exigences de trafic sexuel, prostitution, abus sexuel sur mineurs et pédo-pornographie.”
Il note ensuite les dégâts de la pornographie sur le plan émotionnel, mental et médical. Il conclut ainsi :
“La legislature reconnait la crise de santé publique créée par la pornographie dans cet Etat et reconnaît le besoin d’éducation, de prévention, de recherche et le changement de politique au niveau communautaire et social.”
En janvier 2017, la Virginie signe elle aussi une résolution :
“La recherche récente au sujet de la pornographie indique qu’elle est potentiellement addictive, en ce sens que l’utilisateur est à la recherche de plus de nouveautés, avec une utilisation d’un matériel spécifique, afin d’être satisfait. Cette addiction biologique implique une augmentation des comportements à risque, des dégradations extrêmes, de la violence, des abus sexuels sur mineurs, et la pédo-pornographie.”
Le Tennessee est depuis le 4 avril en réflexion à ce sujet.
En France, un sondage IFOP réalisé pour l’association Observatoire de la Parentalité et de l’Education Numérique (OPEN), du 21 au 27 février 2017, révèle les chiffres de la pornographie et des mineurs en France :
- 14 ans et 5 mois, c’est l’âge moyen auquel les ados ont surfé sur un site pornographique pour la première fois.
- Plus d’un ado sur deux considère qu’il a vu son premier film X trop jeune.
- Le premier visionnage d’une vidéo pornographique s’effectue principalement sur le web (84%).
- 44% des ados ayant eu des rapports sexuels ont déjà essayé de reproduire des pratiques vues dans des films.
- Près d’un garçon sur deux et plus d’une fille sur trois estiment que la pornographie a participé à l’apprentissage.
Laurence Rossignol, ministre de la famille, de l’enfance et des droits de l’homme a présenté en mars un plan de lutte contre la maltraitance des enfants. Un point spécifique est consacré au fait de “prévenir l’exposition des mineurs à la pornographie”.
M.C.