Dans la nuit de samedi à dimanche, huit migrants sont morts au large d’Ambleteuse dans le Pas de Calais, après avoir tenté de traverser la Manche. Le mois dernier, le pape François avait alerté sur le drame des routes migratoires qui coûtent la vie à de nombreuses personnes.
Le naufrage d'une embarcation de migrants qui venait de quitter les côtes françaises pour traverser la Manche clandestinement vers l'Angleterre a fait huit morts dimanche. L'embarcation a chaviré en début de nuit, alors qu'elle était encore à proximité immédiate de la terre, a précisé une source au sein des secours.
"Le décès de 8 personnes dans la manche nous attriste, c'est un drame qui ne devrait pas avoir lieu. Nous défendons la valeur inaltérable et toute vie humaine et appelons au respect de toute personne quelle que soit sa condition, son appartenance ou son origine" nous a confié Romain Choisnet, directeur de la communication du Conseil National des Evangeliques de France. "Nous sommes compatissants avec les familles des victimes et les nombreux rescapés de ce drame" a-t-il complété.
Cette tragédie survient moins de deux semaines après le pire naufrage de l'année, qui avait fait 12 morts le 3 septembre et porté à au moins 37 le nombre de décès dans de telles traversées depuis janvier. Face à cette tragédie, l’évêque du diocèse d’Arras Mgr Olivier Leborgne, était revenu sur le rôle des chrétiens :
"Ce que j’attends des chrétiens c’est de poser les questions [...]. On ne peut pas défendre la vie, de sa conception naturelle à sa mort naturelle, sans la défendre dans tous les moments et pour toutes les personnes. Je demande aux chrétiens de ne jamais se résigner."
"Ce drame est une invitation à ne pas s’habituer, à oser le dynamisme du Christ ressuscité et de l’Evangile", avait-il poursuivi.
De son côté, le pape François chef de l’Eglise catholique, a de nombreuses fois attiré l’attention sur le sort des migrants. Le 28 août dernier, lors de l’audience générale, il s'était arrêté sur le drame des routes migratoires qui coûtent la vie à de nombreuses personnes. "Que les mers et les déserts ne deviennent pas des cimetières" avait-il clamé.
"Il faut le dire : il y a ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants. Et cela, en toute conscience et responsabilité, est un péché grave" avait déclaré le souverain pontife, avant d'ajouter que les solutions ne se trouveront que grâce "à une gouvernance mondiale des migrations fondée sur la justice, la fraternité et la solidarité".
Mélanie Boukorras (avec AFP)