"Créer des ponts entre les personnes" : une chrétienne parcourt 100km pour apporter des repas aux sans-abri parisiens
Du 7 au 8 décembre dernier, six personnes ont parcouru 100km sans dormir pour apporter des repas aux sans-abri parisiens. Constance, une jeune femme chrétienne de 24 ans (à droite sur l'image) a participé à ce challenge sportif et social pour "briser la barrière de la différence" et pour "créer des ponts".
Infochrétienne : Comment as-tu été contacté par Yannis, coach sportif à l’origine de ce projet fou ? Et pourquoi as-tu accepté ce challenge ?
Constance : Il y a deux semaines, Yannis à lancer un appel à candidature pour son projet et j’ai directement répondu. Je lui ai expliqué ma motivation et j’ai été acceptée ! C’était vraiment un besoin presque urgent pour moi de vivre une aventure forte qui me stimule dans ma routine parisienne. J’avais besoin de sortir de mon cocon et mêler le sport et le solidaire en a été l’occasion.
IC : Quelle place a eu ta foi chrétienne dans ton envie d’aider ton prochain et de te surpasser physiquement ?
Constance : Je suis devenue chrétienne en 2016 et j’ai très vite ressenti un immense désir de donner aux autres. J’avais tellement reçu qu’il fallait absolument que je partage ce que j’avais à mon prochain, quel qu’il soit. Cette marche était une belle occasion de se rapprocher des personnes vivant à la rue, tout en leur donnant de la nourriture et des polaires.
Durant deux jours, nous n’avons pas dormi, on était, nous aussi, sans abri. C’était une manière de se rapprocher de ceux qui dorment à la rue, et de mieux comprendre ce qu’ils vivaient au quotidien.
Pour ce qui est du dépassement de soi, il y a quelque chose de presque spirituel là-dedans ! Se dire qu’on est capable d’aller bien plus loin que ce que l’on pense, qu’on peut aller au-delà de nos limites, de notre fatigue. Mon corps est un miracle vivant, j’aime aller creuser pour mieux cerner ce dont il est capable.
IC : Quel était l’objectif principal de la maraude des champions ? À combien de personnes avez-vous pu distribuer des repas ?
Constance : Durant cette marche de 100km, on portait des sacs d’environ 10 kilos remplis de denrées alimentaires. L’idée était de distribuer de la nourriture aux personnes sans-abri qu’on croisait sur notre route, si elles le désiraient. Dès que nos sacs étaient vides, l’association On Remplit Le Frigo, venait à notre rencontre pour les remplir à nouveau. On a distribué 300 sacs, donc 300 personnes ont pu recevoir à manger.
IC : Comment as-tu vécu cette expérience ?
Constance : C'était une expérience humaine et sportive extraordinaire. L’idée d’allier le sport et le solidaire était brillante.
Personnellement, je savais que des personnes priaient pour moi durant cette marche, et c’était fou à quel point je me sentais légère et portée durant les 80 premiers kilomètres ! J’en ai même été qualifiée d’aventurière "hors-norme", même si les douleurs sont arrivées après.
IC : Quels sont les moments qui t’ont marqué ?
Du point de vue social, c’était magique. Des milliers de personnes suivaient nos aventures, via les réseaux sociaux de notre coach Yanis et certains venaient à notre rencontre, nous ravitaillaient et /ou marchaient des kilomètres avec nous pour nous donner de la force.
Je me souviens particulièrement de Mourad, venu à 5 heures du matin pour nous offrir du café. Il avait fait 45 minutes de voiture pour venir jusqu’à nous ! La chaleur humaine nous a fait oublier le froid.
IC : Tu expliques vouloir "créer des ponts entre les gens" et "lutter contre les préjugés". Comment le fais-tu au quotidien ?
Constance : C’est ma passion ! Je suis convaincue qu’on peut tous s’entendre, il suffit de le vouloir. Au quotidien, j’aime fréquenter divers milieux, j’aime provoquer des rencontres entre des personnes qui n’ont, à première vue, rien à voir. J’aime quand on brise la barrière de la "différence", de l’inconnu.
Je pense que pour créer des ponts, il nous faut briser nos préjugés, et pour cela, il faut se rencontrer les uns et les autres ! Jésus m’a appris à aimer mon prochain, quel qu’il soit, et cela m’a libéré et a changé ma vie depuis huit ans maintenant.
Mélanie Boukorras