Les pratiques dites ésotériques ont le vent en poupe aujourd’hui. Rassurantes et attirantes, elles intéressent un public en quête de réponses et de sensations. Mais sont-elles dangereuses, voire occultes ? Comment se positionner ?
L’ésotérisme, une normalité ?
Solliciter un magnétiseur capable de faire disparaître le bouton gênant que la médecine traditionnelle peinait à soigner? Pourquoi pas, après tout ? Depuis plus de 5000 ans, l’ésotérisme exerce une forte influence sur nos sociétés, réunissant autour de ses pratiques de nombreux adeptes. Parmi eux, des curieux, des mystiques ou des superstitieux qui n’hésitent pas à franchir le pas, ou simplement des personnes qui espèrent régler ainsi un problème de santé: L’ésotérisme n’est jamais très loin, dans le cabinet de consultation d’un guérisseur, d’un hypnotiseur ou d’une voyante, explique Franck Alexandre, évangéliste et fondateur de l’association d’évangélisation internationale Espoir et Délivrance. On le trouve également à portée de main dans la rubrique horoscope et astrologie des magazines. Mais il convient aussi d’ouvrir les yeux sur toutes les nouvelles méthodes de relaxation et les médecines parallèles, qui comportent souvent cette dimension ésotérique. L’ésotérisme s’infiltre un peu partout, de façon souvent très anodine.
À un pas de l’occultisme
À première vue inoffensif, simple réconfort ou solution de la dernière chance, il n’est pourtant pas anodin, comme en témoignent ses racines: Le mot « ésotérisme » est un mot d’origine grecque qui désignait dans l’Antiquité des enseignements réservés à un petit nombre d’initiés. Il s’agit généralement d’enseignements cachés, réservés à certains, ce qui leur confère un caractère sectaire, voire occulte, avertit Franck Alexandre.
Et si certaines religions possèdent également des enseignements à caractère ésotérique, le christianisme biblique, lui, n’y souscrit pas. Jésus dira: J’ai parlé ouvertement au monde; j’ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s’assemblent, et je n’ai rien dit en secret (Jn. 18,20). La Bible met d’ailleurs en garde contre les pratiques ésotériques, qu’elle n’encourage ni dans l’Ancien Testament (2 Chr. 33,6) ni dans le Nouveau (Actes 19,19).
Conséquences physiques, mentales et spirituelles
Bien que la société en lisse les aspérités, l’ésotérisme n’est pas sans conséquences. Franck Alexandre n’hésite pas à faire le lien entre l’occultisme et l’ésotérisme: Occultisme signifie “ce qui est caché”. La frontière entre ce qui est enseigné dans le secret et le démoniaque est donc ténue. Par le biais de ces promoteurs, souvent des gourous, l’ésotérisme place les initiés sur un chemin qui les mène à explorer des univers mystérieux, interdits. Et parmi ces univers, d’anciennes pratiques ancestrales qui font aujourd’hui leur grand retour comme le druidisme, le néo-paganisme ou le Nouvel Age.
Quelles conséquences pour leurs initiés ?
Le pasteur Jacques Beauverd témoigne: J’ai constaté à maintes reprises des conséquences néfastes, en particulier dans le domaine de la santé mentale ou physique, sans compter des blocages spirituels, allant parfois jusqu’à l’incapacité à lire la Bible ou à prier. Et pourtant, certains reconnaissent les pouvoirs des guérisseurs stoppant une hémorragie ou ceux d’un voyant révélant une réponse à une prière. Les apparences sont trompeuses, car leurs sources ne sont pas saines, poursuit Jacques Beauverd: Consciemment ou non, il y a une demande adressée au monde des ténèbres. J’ai connu un pasteur qui comparait toute pratique ésotérique ou occulte à un feu qui nuit et qui détruit. Et je l’ai entendu affirmer: on ne touche pas à ce feu sans se brûler, dans certains cas très gravement, dans d’autres un peu moins, mais c’est toujours absolument nuisible.
Besoin de discernement
Comment reconnaître ce qui est bon et ce qui ne l’est pas? Comment réagir devant l’ésotérisme? Jacques Beauverd nous livre un conseil: L’ésotérisme et l’occultisme se présentent sous tant de formes différentes, parfois à visage découvert et souvent sous un tel camouflage, qu’il est impossible d’en faire une évaluation complète. Le plus sage est d’appliquer le principe de précaution face au doute.
D’autres outils sont à notre disposition pour faire preuve de clairvoyance. La Bible bien sûr, mais aussi le conseil avisé d’amis chrétiens, ainsi que l’accès à des ouvrages chrétiens qui traitent du sujet. Quant à la question du discernement spirituel, elle est importante, explique Franck Alexandre: Le discernement se forge souvent avec l’expérience, les témoignages, la connaissance biblique. Et puis, heureusement, il arrive que Dieu, par son Saint-Esprit, nous donne de discerner si telle pratique ou telle autre est bonne ou néfaste.
C. Bankolé
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Article initialement publié le 12 novembre 2021