Les autorités de la province chinoise du Hebei ont détruit une église catholique « souterraine ». Le dirigeant de cette communauté avait refusé de se conformer à l’Association patriotique catholique chinoise, une organisation qui permet à l’Etat de contrôler les paroisses.
Radio Free Asia rapporte qu’une église catholique souterraine de la ville de Shijiazhuang, située dans la province du Hebei en Chine, a été détruite par les autorités à la fin du mois dernier.
“我们正定教区几乎都领证了(参加三自爱国会),那个协议都签字了,就剩我自己了,你想人家能饶过我吗?一百多个神父就剩我自己了,肯定人家不会饶过我。” 近日,河北栾城一天主教地下教会堂遭强拆,当地主教接受本台采访,披露详情。 pic.twitter.com/sVB4Za9rAJ
— 自由亚洲电台 (@RFA_Chinese) July 13, 2022
L’évêque à la tête de cette église, Dong Baolu, a confié au média que le bâtiment qui a été démoli n’était qu’un simple hangar dans lequel les membres de sa paroisse se réunissaient.
Il rapporte que le lieu de culte a été démoli le 27 juin, alors qu’il était hospitalisé pour hémiplégie (une pathologie qui entraine la paralysie d’une partie du corps NDLR). Il précise qu’aucun membre de la communauté n’a été arrêté.
Selon Dong Baolu, les autorités s’en sont prises à son église car il a refusé d’adhérer à l’Association patriotique catholique, il s’agit d’une organisation qui permet au gouvernement de contrôler les paroisses du pays.
Les églises catholiques, comme tous les lieux de culte du pays, ne sont autorisées à fonctionner en Chine que si elles sont enregistrées auprès du gouvernement communiste et sous son contrôle.
En 2020, le Vatican a renouvelé un accord controversé avec la Chine qui accorde à Pékin le droit de proposer des noms au Vatican par le biais de l’Association patriotique catholique pour l’élection de nouveaux évêques. Le pape a néanmoins un droit de veto.
Un accord dénoncé par Dong Baolu, il estime que c’est la raison pour laquelle son église a été démolie. « L’accord sino-Vatican soutient les officiels mais pas les clandestins », affirme le religieux.
La Chine est classée 17e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes. L’organisation indique que « les églises sont de plus en plus surveillées » et que le régime de Pékin met tout en œuvre pour « créer un christianisme compatible avec l’idéologie communiste chinoise ».
Camille Westphal Perrier