Dans un communiqué de presse publié la semaine dernière, le gouvernement chinois a annoncé la suppression d'une application de prière sur l'App Store d'Apple. Cette mesure prend place dans la série d'actions mises en place par le gouvernement depuis 2022 pour réguler les informations religieuses sur internet.
L'application Pray.com, la principale interface chrétienne en Chine, a été supprimée de l’App Store d’Apple par le gouvernement chinois. Son objectif était de fournir à ses utilisateurs, des plans bibliques, des programmes de développement spirituels et des contenus basés sur la foi.
La suppression de l'application relève d’une série de mesures “pour l’administration des services d’information religieuse sur Internet” mises en place par le gouvernement en mars 2022. Selon la Commission exécutive du Congrès sur la Chine, une agence indépendante américaine qui surveille les droits de l'homme dans le pays d’Asie, les organisations religieuses doivent désormais présenter un permis délivré par les autorités pour proposer leur contenu en ligne.
Le fondateur et PDG de Pray.com, Steve Gatena, a déclaré dans un communiqué de presse explorer "des voies alternatives" pour fournir du contenu aux personnes habitant en Chine.
La journée nationale de prière, retransmise en direct dans le monde pour permettre de réunir les chrétiens du monde entier autour de la prière et du culte collectif, ne pourra donc pas cette année être diffusée par le biais de l'application.
Le cofondateur de Priez.com, Matthew Potter, a cependant affirmé s'engager "à surmonter ces obstacles" pour permettre à chaque croyant de se réunir le 2 mai prochain.
"Nous nous engageons à surmonter ces obstacles pour garantir que notre communauté mondiale reste connectée et soutenue, en particulier lors de célébrations spirituelles importantes telles que la Journée nationale de prière."
La Chine, classée 19e dans l’Index Mondial de Persécution des chrétiens 2024 de l’ONG Portes Ouvertes, considère la minorité chrétienne “comme une menace pour le Parti communiste”.
La persécution dans ce pays d’Asie se manifeste au travers de la fermeture d'églises, de descentes de polices ainsi que par la répression en ligne. Selon l'ONG, dans certains endroits du pays, les citoyens doivent utiliser "une application sur smartphone contrôlée par l’État pour s’enregistrer avant d’assister à des services religieux". Portes Ouvertes indique en outre que "la pression numérique continue d’augmenter en raison du contrôle que la Chine exerce sur la vie des citoyens".
Mélanie Boukorras