« Chaos politique » au Pakistan : Imran Khan dissout l’Assemblée et met en place de nouvelles élections
« La situation politique au Pakistan est très triste. La Constitution n’est pas respectée. C’est le chaos politique. Dans aucune société, on ne se comporte de la sorte et on désobéit à la loi. »
« Il y a une situation politique très embarrassante dans le pays », s’inquiète Mario Rodrigues, prêtre de l’archidiocèse de Karachi, après que le gouvernement du Premier ministre Imran Khan ait dissous l’Assemblée le 3 avril dernier et annoncé la mise en place de nouvelles élections.
Selon Dawn, « la nation est stupéfaite ». Le 8 mars dernier, une motion de censure a été déposée devant le Parlement pakistanais contre Imran Khan et son administration. L’opposition pensait déjà à la défaite du Premier ministre, mais lui affirmait qu’il avait encore « une énorme surprise » dans sa manche.
Le vice-président de l’Assemblée nationale a rejeté la motion de censure en vertu de l’article 5 de la Constitution, qui stipule « la loyauté envers l’État et l’obéissance à la Constitution ».
Selon Dawn, Imran Khan a « félicité » la nation pour « l’échec » de la motion de censure lors d’une émission télévisée. Il a ensuite révélé avoir déjà écrit au président pour dissoudre l’Assemblée afin que de nouvelles élections puissent avoir lieu.
Selon le juge en chef du Pakistan, Umar Ata Bandial, c’est désormais à la Cour Suprême de trancher au sujet de toutes les ordonnances et actions initiées par le Premier ministre et le président concernant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le prêtre de l’archidiocèse de Karachi dénonce « un type de politique égoïste ».
« Les hommes politiques ont pour tâche de travailler à la construction de la société, pas seulement à la construction de routes, ils doivent travailler à l’amélioration de la situation des pauvres. Le Pakistan est dans une mauvaise situation économique, la dévaluation de la monnaie est en cours, les prix des produits de première nécessité augmentent, les gens luttent pour survivre. »
L’un des plus anciens prêtres du pays, Bonnie Mendes, a dénoncé un « chaos politique » à l’agence Fides :
« La situation politique au Pakistan est très triste. La Constitution n’est pas respectée. C’est le chaos politique. Dans aucune société, on ne se comporte de la sorte et on désobéit à la loi. Les gens sont très déçus et à cause de la mauvaise gestion de la situation. La prétention d’Imran Khan à construire un nouveau Pakistan s’est soldée par un échec. »
Ashiknaz Khokhar, militant chrétien des droits de l’homme de Sahiwal, déplore un « état de confusion, pour une lutte de pouvoir ».
M.C.