« C’était la manne de Dieu » : Emporté par le tsunami, un Tongien survit 27 heures en mer et remercie Dieu

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Un tongien raconte à la radio locale ses 27 heures de survie en mer et la manière bouleversante dont il a survécu au tsunami.

Lisala Folau est tongien. Âgé de 57 ans et porteur de handicap, il a survécu 27 heures en mer, balayé par le tsunami causé par l’éruption du volcan sous-marin. Il a témoigné auprès de la radio tongienne Broadcom FM de cette histoire extraordinaire, et il l’affirme, son salut est dû à « la manne de Dieu ».

« Et c’était la manne de Dieu pour moi et ma famille, et l’église ainsi qu’Atata, si inattendu que j’ai survécu après avoir été emporté, flottant et survivant aux dangers auxquels je venais d’être confronté. »

Son témoignage, l’un des premiers à parvenir des îles Tonga quasiment coupées du monde, a été retranscrit sur Facebook par George Lavaka, rédacteur en chef de la radio.

Samedi après-midi, il effectuait des travaux dans la maison familiale quand le tsunami a frappé son île. Informé de la situation par son frère, il tente de se mettre à l’abri.

« Je ne peux pas marcher correctement, mes deux jambes ne fonctionnent pas correctement et quand je peux marcher, je crois qu’un bébé peut marcher plus vite que moi. »

Son frère et son neveu parviennent à lui venir en aide, au moment où une vague a inondé le salon. Puis une deuxième vague arrive, haute selon lui de 6 mètres. L’homme déplore alors son incapacité à aider sa famille.

Avec son neveu et sa nièce, il monte sur un arbre. Lors d’une accalmie, les trois tentent de retourner à la maison.

« Il faisait froid et mes pieds pouvaient à peine bouger. Juste à ce moment-là, mon frère aîné nous a crié qu’une grosse vague arrivait. J’ai juste tourné et regardé la vague, c’était une vague de plus de 6 mètres qui a détruit notre maison. »

La vague les a frappés de plein fouet.

« Quand la vague s’est brisée sur terre juste en dessous de nous, ma nièce Elisiva et moi n’avions rien à nous accrocher et nous avons été emportés à la mer. Il était 19h. »

Lisala Folau explique qu’il faisait nuit et qu’ils ne cessaient de s’appeler pour savoir où ils étaient l’un et l’autre. Puis il n’a plus eu de réponse de sa nièce, mais il entendait toujours la voix de son fils qui était à sa recherche. Refusant que ce dernier risque sa vie pour le sauver, il a fait le choix de ne plus lui répondre.

« Aucun fils ne peut abandonner son père. Mais pour moi, en tant que père, j’ai gardé mon silence car si je lui répondais, il sauterait à l’eau et essayerait de me sauver. Mais j’ai compris la situation difficile et je me suis dit si le pire arrive, qu’il n’y ait que moi. Je pensais que si je lui répondais, il viendrait et nous souffririons tous les deux, alors j’ai juste flotté, frappé par les grosses vagues qui continuaient à venir. »

Le dimanche matin, aux alentours de 7 heures du matin selon lui, il a croisé la route d’une patrouille de police en bateau; Il a alors tenté de faire signe au bateau avec un chiffon. Sans succès.

Aux alentours de 10 heures, il se dit qu’il doit être capable de se rendre sur l’île de Polo’a. Il y arrivera, au bout de 8 heures.

« J’ai appelé et crié à l’aide mais il n’y avait personne. »

Pensant à sa famille, il décide alors de se rendre à Sopu. Il accomplit à nouveau un exploit, et arrive sur la plage aux alentours de 21 heures. De là, il rampe sur le goudron, puis marche en s’aidant d’un morceau de bois.

« J’ai rampé de là jusqu’au bout de la voie publique goudronnée près du complexe de pêche et j’ai trouvé un morceau de bois qui me soutenait comme une canne de marche. »

Il finit par croiser la route d’un chauffeur de taxi qui l’a ramené chez lui. Les habitants de ce village ont été choqués de sa survie.

Le survivant termine son témoignage en remerciant le responsable de l’église, l’officier municipal, et tout le pays pour leurs prières;

« Je sais que vous avez prié pour moi pendant les épreuves que j’ai traversées. »

Son fils, Talivakaola Folau, affirme sur Facebook qu’il n’oubliera jamais cette histoire.

« Une histoire que je n’oublierai jamais de ma vie… Pendant que je parlais avec ma famille à Tonga, mes larmes ont continué à couler en pensant à mon père qui nageait dans l’océan après que le tsunami ait frappé. Mon cœur est brisé en t’imaginant en train de boire de l’eau de mer Papa, mais tu es un homme volontaire. »

Erika Radewagen est la présidente de la Fédération des Samoa de natation. Elle est revenue sur l’exploit de Lisala Folau auprès du Guardian. Elle rappelle l’exploit de cet homme qui fuyait un volcan en éruption et un tsunami, au milieu « des cendres, des débris, des vagues ».

« C’est absolument incroyable, étant donné qu’il fuyait un événement catastrophique, d’être sous ce genre de pression, mentalement et avec une pression physique supplémentaire de fuir dans le noir. Même les nageurs très expérimentés ont des limites physiques et définissent des paramètres, mais il faut un état d’esprit différent pour faire ce qu’il a fait. Ce n’est pas comme s’il était tombé d’un bateau, il s’échappait d’un volcan en éruption, emporté par un tsunami. Il y a plus d’obstacles physiques, tels que des cendres, des débris, des vagues et d’autres facteurs qui auraient rendu sa nage beaucoup plus difficile. »

Nous ne savons pas ce qui est arrivé à la nièce. Cependant aucune victime originaire de sa ville n’est pour le moment à déplorer.

M.C.

Crédit image : Creative Commons / Flickr

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