« Cessons ce déni de réalité » : L’appel de la présidente du Secours catholique en faveur des exilés de Calais

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Véronique Fayet, la présidente du Secours Catholique et l’évêque d’Arras, Mgr Olivier Leborgne se sont rendus à Calais. Face aux conditions de vie extrêmement difficiles de ces exilés, ils appellent à « cesser le déni de réalité » et à créer « un véritable socle humanitaire ». 

Mercredi 3 mars, Mgr Leborgne, évêque d’Arras et la présidente du Secours Catholique Véronique Fayet se sont rendus à Calais, ils sont allés à la rencontre des migrants qui voient leurs conditions de vie se dégrader de plus en plus. Face à l’urgence de cette situation, ils lancent un appel aux pouvoirs publics à « cesser le déni de réalité » pour créer un véritable socle humanitaire.

Un message qui fait écho à l’alerte lancée par la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme et à cette phrase prononcée par un élu à propos de la situation des migrants de Calais :

« On a fermé des campements, mais on a ouvert de l’innommable. »

Une phrase qui d’après l’appel de ces catholiques « résume bien » ce qu’ils ressentent.

Faire la file dehors dans le froid pour se nourrir, marcher des kilomètres pour aller aux toilettes ou pour prendre une douche, cacher ses effets personnels, garder ses papiers sur soi en tout temps, vivre dans la boue, devoir protéger sa tente et son sac de couchage des forces de l’ordre, vivre dans la peur, devoir sans cesse se cacher. Voilà qui résume le quotidien dramatiques de ces personnes en exil.

« Est-il concevable de faire vivre cela à des enfants, des femmes et des hommes, en France, en 2021 ? » demandent Véronique Fayet et l’évêque d’Arras qui décident de prendre la parole « fermement » pour dir que nous devons réagir.

Si ils n’ignorent pas « la difficulté pour les pouvoirs publics « à trouver le bon équilibre entre une politique de régulation des mouvements migratoires et la nécessaire protection des personnes », ils appellent surtout à ne plus se « voiler la face ».

Car selon eux, « cet équilibre entre mesures de contrôle et mesures de protection est manifestement rompu, au détriment de la dignité de la personne humaine ». Ils pointent une politique de dissuation qui finalement « construit une forme de maltraitance ».

La politique du gouvernement du « zéro point de fixation » est « un déni de la réalité » affirme le texte qui insiste sur l’impossibilité de rendre la « frontière étanche » entre la Grande-Bretagne et la France.

Les catholiques citent également la Bible, « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites » (Matthieu 25:40) en réaffirmant leur conviction qui est que « rien ne justifie que ces personnes soient ainsi maltraitées, exclues de l’accès à des besoins essentiels, humiliées dans le plus profond de leur être ».

C’est donc « sans attendre » que Véronique Fayet et Mgr Leborgne appellent les pouvoirs publics « à répondre à des besoins urgents » et à ouvrir « un large espace de dialogue » à l’écoute de ces personnes exilées qui vivent dans la détresse.

Camille Westphal Perrier

Crédit image : Edward Crawford / Shutterstock.com


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