Alors que le Comité consultatif national d’éthique s’est prononcé fin septembre en faveur de l’ouverture de la Procréation Médicalement Assistée aux couples lesbiens et aux femmes seules, le débat demeure ouvert. Ce sont 5 hommes politiques qui ont récemment fait connaître leur opposition à la « PMA sans père ».
Ils sont respectivement présidents des Républicains, du groupe LR à l’Assemblée nationale, au Sénat, président de la délégation française au groupe du Parti populaire européen du Parlement européen et président du Conseil national de LR, et ils se disent contre « l’instauration de la PMA sans père ».
Jusqu’ici, la PMA était réservée aux couples hétérosexuels infertiles. Laurent Wauquiez, Christian Jacob, Bruno Retailleau, Franck Proust et Jean Leonetti ont déclaré vendredi 2 novembre dans une tribune du Figaro qu’ils n’accepteront pas « que l’être humain soit déraciné et marchandisé ».
Invoquant le principe de précaution et « la plus élémentaire des prudences » à mettre en oeuvre quand il s’agit de la perpétuation des êtres humains, ces parlementaires s’interrogent sur les conséquences sur l’enfant.
« N’y a-t-il pas de risque à nier ainsi délibérément le rôle et la représentation du père dans l’éducation de l’enfant ? »
Les « poids-lourds » des Républicains rappellent également les risques de dérives commerciales et eugénistes.
« L’extension de la PMA à une marchandisation croissante des gamètes humains débouchant sur un véritable « business » de la procréation. Elle risque d’accompagner une dérive eugéniste dont témoigne le site Internet de Cryo... »
Ces membres du parti des Républicains ne sont pas seuls à s’opposer à la PMA pour toutes. À gauche, José Bové qui qualifiait l’ouverture de la PMA à une « boite de Pandore vers l’eugénisme et l’homme augmenté », les philosophes Sylviane Agacinski et Michel Onfray, ou encore l’éditorialiste de Charlie Hebdo Gérard Briard, avaient tous exprimé leurs réserves pendant les débats. Gérard Briard déclarait même :
« La procréation n’est pas un droit, mais une fonction biologique. L’exiger pour tous au nom de la ‘justice sociale’ est parfaitement absurde. »
Homme augmenté, trans-humanisme, PMA et GPA pour toutes, pour les signataires de la tribune, le mouvement ne peut avancer sans limites au nom du progrès.
« Nous semblons entraînés par une injonction au mouvement perpétuel, par un dépassement incessant des frontières, par une extension infinie des droits oublieuse de nos devoirs [...] Le rôle de la politique et du droit n’est pas de s’adapter, avec plus ou moins de ‘retard’, à toutes les demandes de la société ; certaines doivent être freinées si elles sont dangereuses. Souvenons-nous de cette maxime de George Orwell: ‘Quand on me présente quelque chose comme un progrès, je me demande avant tout s’il nous rend plus humains ou moins humains’. »
H.L.