"Ce sont des martyrs !" : plus de 60 chrétiens tués en RDC depuis le début du mois
Plus de 60 chrétiens ont été assassinés par le groupe ADF, affilié à l'Etat islamique, dans l'Est de la RDC "en raison de la haine envers leur religion" a affirmé le pape. Depuis le début du mois de juin, près de 150 personnes ont été tuées.
Dans une récente déclaration, le groupe terroriste islamique ADF a affirmé avoir tué "plus de 60 chrétiens [...] lors d’une attaque menée par des soldats du califat dans l’est du Congo", rapporte CBN News.
Une tragédie qui intervient alors que la province du Nord-Kivu est touchée par une série d'attaques meurtrières, faisant près de 150 morts depuis le début du mois de juin.
"Le rythme auquel les communautés chrétiennes continuent d'être attaquées dans l'est de la RDC par les ADF est horrible" s’est insurgé le porte-parole de Portes Ouvertes en Afrique subsaharienne, Jo Newhouse. Il précise que cette escalade de violence a entraîné le départ de millier de personnes qui ont abandonné leurs maisons et leurs terres. Ryan Brown, PDG de Portes Ouvertes US, souligne de son côté que ces déplacements forcés, qui ont eux lieu pendant la récolte agricole, placent les familles dans une situation alimentaire précaire.
Les ADF, à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, sont implantés depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l'EI, qui les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais).
"Ce sont des martyrs"
Sur la place Saint Pierre le 16 juin, le pape François a déploré que parmi les victimes, "beaucoup soient des chrétiens tués ‘in odium fidei’ (en haine de la foi NDLR)", rapporte Vatican News.
"Leur sacrifice est une semence qui germe et porte du fruit, et nous apprend à témoigner de l'Évangile avec courage et constance" a-t-il poursuivi en évoquant leur statut de "martyrs".
Le souverain pontife a également lancé un appel aux autorités pour "mettre fin à la violence et préserver la vie des civils".
"Je lance un appel aux autorités nationales et à la communauté internationale afin qu'elles fassent tout leur possible pour mettre fin à la violence et préserver la vie des civils."
Un appel qui fait écho à celui lancé par le porte-parole sur le terrain de Portes Ouvertes pour l'Afrique subsaharienne, qui demande de protéger "toutes les communautés affectées".
"Nous appelons la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour garantir que le gouvernement de la RDC protège fidèlement et de manière transparente toutes les communautés affectées et que les personnes déplacées reçoivent le soutien dont elles ont besoin dans ces circonstances."
Mélanie Boukorras
