Ce que les explosions de Beyrouth disent de nos vies

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L’explosion du 4 août au Liban aurait été causée par un stock de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockés dans un entrepôt inadapté depuis 6 ans, en dépit des règles de sécurité.

Elle a provoqué la mort de plus de 150 personnes, un cratère de 43 mètres de profondeur, et l’équivalent d’un séisme de 3,3 sur l’échelle de Richter. L’affaire est dramatique. La plus grande partie de la population de la capitale libanaise s’est retrouvé en un instant sans-abri.

Pauvres, riches, libanais, étrangers : tous à la même enseigne.

La population se soulève contre sa classe dirigeante. La ministre de l’Information a déjà annoncé sa démission, et il est probable que d’autres lui emboîteront le pas, de gré ou de force.

Le drame de Beyrouth nous rappelle le drame de nos vies...

On laisse parfois s’accumuler des substances explosives dans nos vies. Des relations tordues. Des habitudes néfastes. Des comportements inappropriés. Des non-pardons qui nous rongent. Des mensonges que l’on cache...

Ils sont là, et on s’habitue à leur présence. De temps à autres, on essaye d’agiter le drapeau rouge, mais les mesures concrètes sont repoussées ad vitam aeternam.

Et un jour, ça pète.

Et ça fait des dégâts.

Et ces dégâts touchent les gens autour de nous, quelle que soit leur condition, leur situation.

J’ai l’impression que ça doit valoir la peine d’évacuer les substances explosives de nos vies. De les traiter à bras le corps plutôt que de mettre un voile pudique dessus sans oser les regarder comme ce qu’elles sont.

Sans cela, on s’expose à ce que ça puisse un jour exploser. Et ce jour-là, on ne pourra plus rien contrôler.

Pascal Portoukalian

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Crédit Image : Nady Sokhn / Shutterstock.com


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