Ce chrétien est accusé de blasphème au Pakistan, sa famille craint la réaction des voisins musulmans

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Le père de Ishtiaq Saleem, chrétien pakistanais accusé de blasphème, appelle à la protection de sa famille.

Ishtiaq Saleem est un chrétien pakistanais. Il a été accusé de blasphème en novembre dernier pour avoir prétendument partagé des images sacrilèges de Mahomet sur WhatsApp et Facebook. Il risque la peine de mort. Depuis, sa famille vit dans la peur. Son père, Saleem Masih, a témoigné de son cas auprès de Morning Star News.

Le 29 novembre, Ishtiaq Saleem a été arrêté par les responsables de l’unité de cybercriminalité de l’Agence fédérale d’enquête, qui l’ont placé en garde à vue à Islamabad.

Il affirme qu’il ne connaissait pas ses images. Son père confirme.

« Mon fils est un homme sensé et ne s’est jamais livré à de tels actes. Ishtiaq dit que quelqu’un avait partagé, dans un groupe de réseaux sociaux, les images sacrilèges qui ont été téléchargées par inadvertance sur son téléphone. Il dit qu’il n’a publié ou partagé ces images nulle part parce qu’il ne s’est même pas rendu compte qu’elles étaient là jusqu’au moment où il a été arrêté par les responsables de la FIA. »

Ishtiaq est sous le coup de plusieurs accusations : avoir manqué de respect au prophète de l’Islam, avoir profané les noms d’épouses, de membres de la famille et de compagnons du prophète de l’Islam, mais aussi de complicité d’un crime et d’avoir enfreint l’article 11 de la loi de 2016 sur la prévention des crimes électroniques, contre la diffusion de discours de haine.

Le directeur adjoint de la cybercriminalité de la FIA à Islamabad, Mudassir Shah, affirme avoir « suffisamment de preuves incriminantes », récupérées dans le téléphone de l’accusé.

Si son père parle maintenant, c’est pour réclamer de l’aide, car il habite dans un quartier où chrétiens et musulmans vivent ensemble.

« Cette nouvelle se répand maintenant, et nous ne savons pas comment nos voisins ou nos groupes religieux y réagiraient. Nous avons besoin de sécurité et de l’aide de nos dirigeants communautaires. »

Il est soutenu par l’organisation Voice of Justice. Le président de cette organisation, Joseph Jansen, déplore la peur perpétuelle dans laquelle vivent les chrétiens au Pakistan.

« Un nombre croissant d’accusations et d’arrestations sont liées à des violations présumées de la loi sur les crimes électroniques, mais l’accusation de blasphème est souvent incluse dans les affaires impliquant des minorités religieuses. Il est important d’évaluer les intentions de l’accusé avant qu’il ne soit inculpé d’une accusation aussi grave que le blasphème. »

M.C.

Crédit image : Morning Star News

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