Cameroun anglophone : neuf otages libérés dont cinq prêtres et une nonne

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Neuf otages, dont cinq prêtres catholiques et une nonne, ont été libérés samedi plus d’un mois après avoir été enlevés dans l’ouest anglophone du Cameroun en proie depuis près de six ans à un sanglant conflit séparatiste, a annoncé lundi l’église catholique.

Leur enlèvement n’a jamais été publiquement revendiqué mais les meurtres, saccages et rapts sont fréquents dans cette région, où des groupes armés indépendantistes visent régulièrement en particulier les établissements scolaires et les enseignants, mais aussi les églises catholiques et protestantes ainsi que leurs prélats. Les kidnappings sont souvent perpétrés dans le but d’obtenir des rançons.

Le 17 septembre, des inconnus armés avaient attaqué puis incendié l’église St Mary à Nchang, dans la région du Sud-Ouest, et enlevé cinq prêtres, une religieuse et trois fidèles. L’Eglise avait d’abord parlé de deux fidèles avant de rectifier.

« J’annonce avec beaucoup de joie la libération des neufs personnes enlevées », s’est réjoui Mgr Aloysius Abangalo Fondong, évêque de Mamfe, chef-lieu du département, dans un communiqué transmis à l’AFP.

Rien n’a filtré sur l’identité des ravisseurs ni sur les conditions de leur libération, mais un responsable de l’église catholique a assuré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, qu’aucune rançon n’avait été versée malgré les exigences des kidnappeurs.

Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone du Cameroun, sont le théâtre depuis bientôt six ans d’un conflit très meurtrier entre des groupes armés réclamant l’indépendance d’un Etat qu’ils appellent l' »Ambazonie » et des forces de sécurité massivement déployées par le pouvoir du président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d’une main de fer depuis près de 40 ans.

Les deux camps sont régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU de commettre crimes et atrocités contre les civils, principales victimes de cette guerre, et M. Biya de faire preuve d’intransigeance et mener une implacable répression, au Cameroun anglophone mais aussi contre toute opposition politique dans le pays.

Une partie de la population anglophone s’estime ostracisée par la majorité francophone, qui domine le pouvoir central. Le conflit a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon le centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

La Rédaction (avec AFP)


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