Californie : Les juifs ne sont pas les bienvenus à la « Conférence Annuelle des Etudiants de Couleur »

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La Conférence Annuelle des Etudiants de Couleur, « Annual Students of Color Conference » est reconnue depuis 27 ans, pour être une espace sûr de dialogue entre les communautés, où chaque étudiant quelles que soient ses origines, peut partager librement ses opinions autour des inégalités structurelles et culturelles sur les campus universitaires. C’est pourquoi, quand la jeune étudiante, Arielle Mokhtarzadeh s’est jointe à la conférence à l’Université de Berkeley cette année, elle ne s’attendait pas à être accueillie par des propos antisémites.

Cette juive iranienne raconte à un journaliste de The Tower, de quelle manière sa première année à l’Université a été ponctuée par des incidents antisémites. Au Bruin Café de l’Université de Los-Angeles (UCLA), une phrase gravée sur une table « Hitler n’a rien fait de mal », l’a profondément choquée dès la rentrée. Quelques mois plus tard, son ami Rachel Beyda a été temporairement refusée d’un poste de responsable dans une unité étudiante en raison de sa judaïté. Cet évènement avait d’ailleurs eu des répercussions médiatiques dans tout le pays.

Arielle a finalement décidé de participer à la conférence annuelle promouvant la diversité culturelle et les échanges entre communautés, dans le but d’obtenir des réponses à ses interrogations concernant son manque de sécurité au sein même du campus, qu’elle espérait être une nouvelle maison.

Lors des échanges, elle ne s’attendait pas à se retrouver sous le feu des thèses négationnistes, la justification des actes terroristes sur le territoire israélien et la remise en question de l’existence même de l’Etat d’Israël.

« Ces déclarations ont été accueillies dans l’assemblée avec des acclamations sans fin. J’étais abasourdie. »

Arielle, en larmes, a finalement préféré quitter l’assemblée.

« J’ai réalisé qu’à ce moment là, au coeur de cette conférence chaque identité culturelle était accueillie et défendue. Sauf la mienne. »

Depuis peu, les campus universitaires ont dû réfléchir sur ce qu’ils qualifient de « micro-agressions » et la nécessité de constituer des « espaces sûrs » dans les milieux éducatifs, au sein desquelles la liberté d’expression et de dialogue est encouragé et respecté.

Dans plusieurs universités, des groupes étudiants militent contre le racisme institutionnalisé et la stigmatisation dans le milieu universitaire. Malheureusement, quelques groupes, sous couvert de luttes pour la diversité, s’emparent de ses espaces de dialogues et se livrent à des discours discriminatoires à l’égard d’autres communautés, en espérant défendre la leur.

Les étudiants juifs semblent être particulièrement la cible de ces attaques, et certains affirment préférer cacher leur identité juive avant de se joindre aux groupes de réflexions.

De nombreux actes et paroles dirigés contre les juifs ont été recensés dans les universités, à tel point que l’ancien Président de l’Université de Californie s’est dit particulièrement inquiet. Il a révélé certaines propos de parents au New-York Times.

« Les étudiants juifs et leurs parents sont intensément inquiets et dans l’insécurité au regard de ce phénomène... J’entends tout le temps la question : Où puis-je envoyer mes enfants sans qu’ils soient en danger en tant que juif ? »

La rédaction

Source : New-York Times

Crédit photos : Flickr Creative Commons


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