Brother Yun : « La persécution va apporter un réveil au monde et à l’Église occidentale, une nouvelle direction à suivre »
« Alors même que les policiers m’emmenaient, je criais, ‘Jésus, Jésus, où es-tu ? j’ai besoin de toi, je suis en train d’être arrêté’. Et à ce moment-là, j’ai entendu une phrase qui disait ‘n’aie pas peur, je sais’. »
Brother Yun est considéré par la police comme l’un des criminels les plus recherchés de Chine. Ce pasteur, qui se présentait comme un « citoyen du Ciel » lors des interrogatoires qu’il subissait, a passé 14 années en prison pour avoir partagé l’Évangile. Invité de #OnEstEnsemble L’Hebdo hier, il y a rendu un bouleversant témoignage.
Alors qu’il avait 16 ans, sa mère découvre l’Évangile grâce à un missionnaire venu en Chine. Son frère est déjà mort à l’occasion d’une famine, son père tombe gravement malade. Sa mère lui demande s’agenouiller devant Dieu et de crier le nom de Jésus. Il ne savait alors rien de Jésus mais à cause de la piété filiale, primordiale en Chine, il obéit. Le lendemain, son père se réveille, complètement guéri de son cancer. À ce moment-là Brother Yun devient chrétien.
Il a immédiatement voulu témoigner, mais en Chine le prosélytisme est interdit. Brother Yun va enchaîner les gardes-à-vue et les temps d’évangélisation.
À 25 ans, il est envoyé en prison pour la première fois, pour 6 ans. Il est accusé d’être contre-révolutionnaire et de désordre à l’ordre public. Mais s’il sait aller contre la loi chinoise, il respecte la loi de Dieu.
« Alors même que les policiers m’emmenaient, je criais, ‘Jésus, Jésus, où es-tu ? j’ai besoin de toi, je suis en train d’être arrêté’. Et à ce moment-là, j’ai entendu une phrase qui disait ‘n’aie pas peur, je sais’. Et c’est vraiment une voix puissante qui est sortie de moi; Et à ce moment-là, j’ai su, je suis enfant de Dieu, je n’ai pas besoin d’avoir peur car Jésus m’aime. »
Il connaitra ensuite un deuxième temps en prison. Il y a été torturé.
« Lorsque j’étais torturé ça faisait très très mal, mais ça n’était pas dur, ça n’était pas pénible pour moi, car en moi il y avait la joie de Dieu. Donc la torture, oui c’était quelque chose de difficile à supporter pour mon corps, mais pas pour mon coeur. »
Dieu a accompli un miracle pour faire sortir Brother Yun de prison.
« Sans exception, nous avions tous subi toutes sortes de torture et de persécutions à cause de l’Évangile. Et à l’époque, moi, c’était mes deux jambes qui avaient été cassées. On avait cassé mes deux jambes et on n’avait aucun espoir pour moi, pour que je puisse remarcher. [...] Ça n’a pas toujours été un moment victorieux pour moi en prison parce qu’il y a eu des moments où nous avons douté de cet appel de Dieu, de ce qu’on faisait pour Dieu. [...] Je demandais à Jésus, ‘Seigneur, Seigneur, quand est-ce que mes jours vont s’éclaircir, quand est-ce que le ciel de la Chine va s’éclaircir ? ». J’étais là et je demandais au Seigneur, ‘est-ce que je vais mourir en prison ? sans que personne ne le sache ?’. Et alors même que je n’avais plus d’énergie. Je ne pouvais plus marcher. J’étais désespéré. Pile à ce moment-là; ,j’ai entendu la voix de Dieu me dire, ‘mon enfant, je sais, et à partir du moment où tu as un peu de force en toi tu auras la force de continuer’. Et à ce moment-là, ma cellule s’est illuminée. Dieu m’a expliqué, ton ciel s’est déjà éclairci, et il m’a dit ‘la porte de ta cellule est ouverte, lève-toi et marche’. Et moi à ce moment-là, je portais un coeur de doute. Je n’y croyais pas. [...] Et c’est à travers encore une fois une autre vision. J’ai vu ma femme à côté de moi qui me disait, ‘ les portes de ta cellule sont déjà ouvertes, pourquoi reste-tu allongé ? Lève-toi et marche, sors de cette prison’. »
Brother Yun s’est levé, aucune porte de la prison n’était fermée. Et à sa sortie, un taxi jaune l’attendait.
Le pasteur a ensuite quitté le pays avec sa famille. Sa femme et ses enfants se sont d’abord rendus en Birmanie, où il les a rejoins. Un voyage long et difficile, sans papier et sans secours. Deling Yun, l’épouse de Brother Yun raconte alors :
« Il y avait une lumière devant moi qui montrait le chemin. Je savais avec certitude que nous n’avions pas pris le mauvais chemin. Ce n’était jamais le mauvais chemin. C’était la voie sur laquelle Il nous avait conduits. Même si nous vivions des épreuves et des souffrances, nous savions que plus tard nous serions en mesure de donner un beau témoignage ».
Toute la famille vit en Birmanie pendant deux ans, tout en se préparant pour un voyage en Allemagne, où Brother Yun obtient le statut de réfugié politique.
Pour lui, la persécution a apporté « un nouvel espoir pour l’Église chinoise », et va apporter « un réveil au monde et à l’Église occidentale, une nouvelle direction à suivre ».
Vous pourrez en savoir plus sur le témoignage de Brother Yun, dans la vidéo ci-dessous.
M.C.