51.9% des Britanniques choisissent de dire non à l’Union Européenne, ils tournent le dos à l’Europe. « Un véritable séisme géopolitique, un tremblement de terre social, une secousse, un choc économique » vient de saisir le monde prédisant une catastrophe, un Vendredi Noir à la suite de la sortie de l’Angleterre de l’union Européenne ce 24 juin 2016.
C
’est l’Angleterre des pauvres, des laborieux, des besogneux contre les progressistes prônant un nouveau monde culturel et les golden boys des places financières qui ont choisi la rupture avec 60 années de construction Européenne.
Les Britanniques, le peuple Britannique plutôt, vient de lancer un message fort à toutes les nations, en acceptant de prendre son destin en main, en se libérant de la tutelle de la techno structure, de l’Europe fédéraliste qui impose à tous le diktat du pouvoir de la finance.
Notez que pour plaider le « IN » les arguments financiers ont été largement promus. De fait nous devrions trouver, « inquiétant » justement que ce soient avant tout, les thèmes financiers qui soient ressortis et non les valeurs humanistes qui ont fondé les rapports pacifiés entre les peuples européens.
Ainsi nous pouvons citer Robert Schuman, un des Pères fondateurs de l’Europe “La contribution qu’une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques.”
Mais plus qu’une entité culturelle à laquelle Robert Schuman rêvait, s’est dessinée une entité normative et économique, une Europe des échanges et des places financières puisque ce sont ces dernières qui réagissent en réalité le plus mal.
C’est donc cette Europe des marchands, qui n’aurait de fait rien à dire à ses peuples concernant les raisons qui fonderaient un socle commun, partant de valeurs réellement partagées, allant au-delà des gains, de la fiscalité et des marchés ! Un monde européen, fédéraliste progressiste, normatif et techniciste a finalement méprisé les aspirations des peuples à d’authentiques réelles libertés contre le pouvoir de la norme égalisant nos camemberts fermiers, en les banalisant en de simples fromages aseptisés et pasteurisés.
Nonobstant devons-nous réjouir ou nous inquiéter du choix des Britanniques ?
L’auteur de l’article et qui n’engage que lui et non sa rédaction, se réjouit de cette rupture comme l’affirmation en substance d’un désir manifeste de mettre un frein aux velléités européennes, de construire un empire consumériste, faisant valoir des alliances en dépit des identités qui font les spécificités des peuples, en imposant une norme les uniformisant et en ne prenant pas soin de respecter les altérités culturelles.
Mais si je me réjouis, à l’instar d’un article brillamment écrit par le journaliste Pierre Jovanovic qui a écrit une chronique sur le même sujet, je partage en réalité la même inquiétude, en relevant son propos que je cite ici.
« S’il va bouleverser l’UE, le « Brexit » peut au contraire donner des ailes aux fédéralistes, voulant mettre les bouchées doubles pour faire « avancer » l’Europe (vers où ?) »
En fait de « Brexit », l’événement qui secoue toutes les places financières du monde, peut à nouveau être un accélérateur de l’histoire prétextant d’écouter les peuples mais en méprisant ses aspirations les plus profondes, réalisera ses projets funestes d’une « Babylone Marchande » ?, n’est-ce pas l’Europe et l’Amérique qui s’accordent pour construire le plus vaste marché économique mondial, que l’on appelle l’accord TAFTA projet d’accord de libre-échange transatlantique entre l’Europe et les Etats-Unis, même si des désaccords patents existent et soulèvent des réactions vives en Europe.
Ainsi les peuples Européens ont-t-ils été consultés concernant les avancées des négociations qui lient leur Pays à la Turquie, ont-ils connaissance des incidences de ces accords ?
Souvenons-nous également que les Français s’étaient opposés à la constitution européenne. Le référendum français sur le traité établissant une constitution pour l’Europe eut lieu le 29 mai 2005. À la question « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ? », le « non » recueillait 54,68 % des suffrages exprimés.
Au fond ce vote Britannique signe un désaccord profond d’une nation contre toutes les tentatives de globalisation, d’uniformisation des peuples. C’est un vote courageux contre les manifestations d’une mondialisation culturelle, c’est un vote souverainiste arguant de choisir que chaque nation doit accomplir le modèle de société qu’elle s’est choisi.
Je reste persuadé que par défaut Dieu a choisi l’échelle du Jardin, celle de la subsidiarité pour construire les relations entre les hommes mais que par défaut, l’échelle de la nation a prévalu aux yeux des hommes, en revanche les empires sont systématiquement dénoncés dans les lectures bibliques, Babel, Babylone, ces villes ou ces techno structures qui enferment des projets de contrôles des êtres humains, des libertés qui sont les nôtres.