« La possibilité existe que je puisse être secrètement kidnappé par des agents communistes chinois et renvoyé en Chine continentale. »
Pan Yongguang est le pasteur de la Shenzhen Holy Reformed Church, une église de maison chinoise qui a fui la persécution, souvent nommée l’église Mayflower. D’abord exilé en Corée du Sud en 2019 puis en Thaïlande fin août 2022, ils demandent le statut de réfugié à l’ONU et au Département d’État américain.
Cette église de maison, composée de 62 chrétiens, dont la moitié sont des enfants, est en « danger imminent » selon des experts des Droits de l’Homme.
Elle est soutenue dans ses démarches par l’organisation chrétienne internationale de défense des droits de l’homme ChinaAid. Cette dernière a publié la déclaration officielle de foi et d’intention du pasteur Pan Yongguang, écrite hier.
Le pasteur commence par revenir sur les démarches de demande d’asile en cours, puis fait état de menaces et de harcèlement.
« J’ai été personnellement menacé et harcelé depuis que j’ai déposé ma demande d’asile en Thaïlande. Mes parents résidant toujours en Chine ont été contraints par le gouvernement de la RPC de m’appeler et d’essayer de me forcer à retourner en Chine. Lors d’une interview du 5 septembre 2022 avec l’Associated Press à Bangkok, les interviews avec moi-même et les membres de notre église ont dû être interrompues lorsque des agents chinois sont entrés dans le lieu où les interviews avaient lieu. Lorsque j’ai déposé ma demande d’asile au bureau du HCR à Bangkok, j’ai été suivi par des personnes suspectes. J’ai été filmé devant ma résidence actuelle et trois fois un pasteur qui m’aidait a reçu des appels téléphoniques d’un agent de voyage thaïlandais et de l’immigration thaïlandaise demandant où je me trouvais et insistant pour que je me présente aux autorités locales de l’immigration thaïlandaise. »
« La possibilité existe que je puisse être secrètement kidnappé par des agents communistes chinois et renvoyé en Chine continentale », explique-t-il avant d’ajouter, « il est également possible que je sois arrêté par les autorités thaïlandaises de l’immigration, que je sois illégalement escorté en Chine continentale et que je ‘disparaisse’ comme tant d’autres qui défendaient les mêmes principes de liberté religieuse et de droits de l’homme que j’adopte également ».
Alors le pasteur l’affirme, il ne retournera pas volontairement en Chine continentale, ne laissera ni sa famille, ni son église et ne reniera pas sa foi chrétienne.
M.C.