Baromètre de la Fraternité : 77 % des Français prêts à interagir davantage avec des personnes différentes d’eux
Si les Français se sentent de plus en plus isolés, ils expriment aussi une volonté croissante d'aller vers l'autre. C'est l'un des enseignements forts du Baromètre de la Fraternité 2025, qui met en évidence à la fois une montée de la méfiance et un désir profond de créer du lien social.
L’édition 2025 du Baromètre de la Fraternité publié ce mardi 4 février par l'Ifop révèle une société française traversée par des dynamiques paradoxales. Ainsi, malgré un contexte de méfiance grandissante où 77 % des Français estiment qu'il faut rester prudent vis-à-vis des autres, une majorité d'entre eux ( également 77 %) déclare vouloir interagir avec des personnes d'horizons divers. Ce paradoxe met en lumière une soif de rencontre et de compréhension mutuelle dans une société marquée par l'isolement croissant des jeunes et la fragmentation sociale. Pourtant, seuls 12 % considèrent la fraternité comme la valeur principale de la République, loin derrière la liberté (65 %) et l'égalité (23 %), traduisant un manque de reconnaissance institutionnelle.
Une société en quête de cohésion
70 % voient la diversité comme un enrichissement et 82 % jugent essentiel de dialoguer avec ceux qui ne partagent pas leurs opinions. Cependant, seuls 43 % des Français estiment que la société facilite la construction de relations de confiance, un chiffre révélateur du sentiment de fragmentation sociale. En réaction, la fraternité semble se recentrer sur les cercles proches : 52 % des Français déclarent en effet privilégier l'aide aux personnes qu'ils connaissent, au détriment des inconnus.
Un engagement collectif nécessaire
Si 73 % des Français estiment que les associations jouent un rôle essentiel, seuls 38 % jugent que les citoyens s'engagent suffisamment. Par ailleurs, la fraternité est perçue comme un levier de bien-être et de sécurité : 83 % reconnaissent son impact positif sur la santé mentale et 72 % estiment qu'elle renforce leur sentiment de sécurité. Face à ces constats, le Labo de la Fraternité, collectif créé au lendemain des attentats de 2015, rappelle que le renforcement du lien social est l'affaire de tous : institutions, entreprises, associations et citoyens.
Plusieurs actions concrètes existent déjà, comme l’Heure Civique, qui invite chacun à donner une heure par mois pour aider autrui, ou encore les Petites Cantines, favorisant la rencontre autour d’un repas.
Une attente forte de respect
Enfin, la conclusion du baromètre est claire : pour une société plus fraternelle, le respect est la valeur-clé. 46 % des Français estiment en effet qu’il s’agit de la première valeur à transmettre aux jeunes générations, bien loin devant la tolérance (14 %). Ainsi, faire preuve de fraternité selon les Français, c’est avant tout traiter chacun avec respect, dans une société en quête de repères et d’un cadre apaisé. Reste à transformer cette aspiration en réalité collective !
Camille Westphal Perrier