Mgr Yunan Tombe Trille, évêque du diocèse d’El Obeid, ville du centre du Soudan, a été frappé par des soldats des forces paramilitaires lorsqu’il rentrait dans son diocèse après une rencontre au Soudan du Sud. "J'ai reçu d'innombrables coups violents sur le cou, le front, le visage et les deux côtés de la tête", a-t-il témoigné.
"Nous avons manqué de peu le martyre quand un chef a dit que cela suffisait" témoigne Mgr Yunan Tombe Trille Kuku Andali, évêque d’El Obeid au Soudan, dans une lettre selon ACI Afrique. Il a échappé à la mort alors qu’il se rendait dans son diocèse, avec un diacre, après le Congrès eucharistique qui s’est déroulé au Soudan du Sud fin novembre.
Depuis avril 2023, le pays est livré à la barbarie de deux généraux rivaux qui s’affrontent, l’un à la tête de l’armée et l’autre d’un groupe paramilitaire (les Forces de soutien rapide). Se déplacer sur les territoires disputés par les deux armés est extrêmement risqué.
Le long de la route, Mgr Yunan Tombe Trille est d’abord arrêté par l’armée qui le rackette de quelques dollars sous un faux prétexte. Il peut alors repartir mais est arrêté ensuite par les Forces de soutien rapide (FSR).
"J'ai été maltraité", raconte l’évêque à l’un de ses confrères du Soudan du Sud, expliquant avoir reçu "d'innombrables coups violents sur le cou, le front, le visage et les deux côtés de la tête". Un calvaire qui ne s’est arrêté seulement quand "un chef a dit que cela suffisait".
Celui qui est aussi président de la Conférence épiscopale du Soudan et du Soudan du Sud va devoir prendre plusieurs jours pour récupérer, n’étant pas en mesure de "mordre dans la nourriture" en raison des blessures infligées.
Après cette attaque, Mgr Hiiboro, évêque du Soudan du Sud a condamné ce type de comportement."Nous sommes consternés par ce comportement ; ce n'est pas une façon saine de lutter en tant que nation", a-t-il déclaré.
Le diocèse d’El Obeid est l’un des deux diocèses du Soudan et il représente environ la superficie de la France. Plus de 97% de sa population est musulmane.
Jean-Benoît Harel