Au Pakistan, un parlementaire dénigre "l'Evangile, la Torah et les Psaumes" : des chrétiens demandent sa démission
"Vous devez rester dans votre limite. Vous n'avez pas le pouvoir de parler des livres saints des autres religions… Nous sommes déçus de cette affirmation. Cette maison est pour toutes les religions au Pakistan. La constitution accorde des droits égaux à la majorité et à la minorité."
Le 28 mars dernier, Maulana Abdul Akbar Chitrali, un parlementaire musulman, a prononcé ce qui peut être considéré comme un discours de haine à l'Assemblée nationale pakistanaise. Ses propos ont entraîné de vives réactions sur les réseaux sociaux. Des groupes chrétiens exigent sa démission.
Les parlementaires discutaient de l'attribution de 20% de points supplémentaires aux Hafiz-e-Quran, ceux qui connaissent le Coran par cœur, lors des examens admission à l'université de médecine de Karachi.
En effet, la Cour Suprême remet en cause cette pratique actuellement. "Comment les admissions dans les facultés de médecine et autres sont-elles liées au fait d'être un hafiz-e-Coran ?", interroge le juge de la Cour suprême Qazi Faez Esa, "Faut-il donner 20 points supplémentaires à ceux qui ont mémorisé les saintes écritures chrétiennes ? Pourquoi devrait-on donner 20 points supplémentaires sur cette base ?"
"L'Évangile, la Torah et les Psaumes sont annulés", répond le parlementaire, "nous croyons en chacun d'eux et ne les rejetons pas, mais le Coran est permanent et le restera jusqu'au jour du jugement".
Naveed Aamir Jeeva, chrétien et membre de l'Assemblée nationale, a répondu à cette prise de parole.
"Vous devez rester dans votre limite. Vous n'avez pas le pouvoir de parler des livres saints des autres religions… Nous sommes déçus de cette affirmation. Cette maison est pour toutes les religions au Pakistan. La constitution accorde des droits égaux à la majorité et à la minorité."
Pour l'avocat Javed Gill, la déclaration de Maulana Abdul Akbar Chitrali est une menace claire pour la paix et l'harmonie dans le pays. Il a rappelé que les articles 20 et 36 de la Constitution du Pakistan garantissent la protection des minorités. L'avocat déplore également la réponse du président de l'Assemblée nationale
"La réponse du président de l'Assemblée nationale à propos de l'incident a été si décevante qu'elle a délibérément laissé le député Naveed Aamir Jeeva passer inaperçu."
M.C
