Au Pakistan, un malade mental accusé de blasphème pour avoir brûlé des pages du Coran lapidé à mort

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Un homme à la santé mentale défaillante a été lynché par une foule dans un village de la province du Pendjab au Pakistan. Il était accusé de blasphème pour avoir brûlé des pages du Coran. 

Une foule en colère a lapidé à mort au Pakistan un malade mental accusé d’avoir brûlé des pages du Coran, ont indiqué dimanche les autorités, dévoilant un nouveau cas de violence liée au blasphème.

Des dizaines de personnes ont été arrêtées à la suite de ce lynchage, qui s’est produit samedi soir dans un village reculé de la province du Pendjab, a précisé Tahir Ashrafi, représentant spécial du Premier ministre pour l’harmonie religieuse.

« Qui pourrait justifier l’acte barbare consistant à lapider à mort un malade mental ? », a déploré M. Ashrafi lors d’une conférence de presse télévisée dans le district de Khanewal, où le lynchage a eu lieu.

« La famille de cet homme dit qu’il était malade mental et que sa santé mentale était défaillante depuis 10 à 15 ans », a-t-il commenté.

« Tuer des gens en fonction de votre propre interprétation de la religion, cela n’est pas la religion de mon prophète », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Imran Khan a déclaré via Twitter que son gouvernement avait « une tolérance zéro pour quiconque fait sa propre loi », ajoutant que « les lynchages collectifs seront traités avec toute la sévérité prévue par la loi ».

Il a diligenté une enquête portant notamment sur la police « qui a manqué à son devoir ».

Au Pakistan, la moindre suggestion d’une insulte à l’islam peut provoquer un lynchage.

Les groupes de défense des droits civils expliquent que les accusations de blasphème sont souvent brandies pour régler des comptes personnels et que les minorités sont souvent prises pour cible. Les chrétiens sont notamment ciblés par ce type d’accusations qui mènent régulièrement à des manifestations de violences à leur égard.

En décembre dernier, Sakina Mehtab, une infirmière pakistanaise, avait été accusée de blasphème après avoir partagé une vidéo sur WhatsApp, en lien avec la résolution du Parlement européen sur les lois sur le blasphème au Pakistan. À la suite de cette affaire, l’infirmière avait été menacée de mutilation et de mort.

Ce nouveau meurtre survient également environ deux mois après l’assassinat d’un directeur d’usine sri-lankais également accusé de blasphème, qui a été battu à mort et brûlé par une foule dans la ville de Sialkot, également au Pendjab.

En avril 2017, une foule en colère avait tué un étudiant, Mashal Khan, accusé d’avoir publié des contenus blasphématoires en ligne.

Et 2014, un couple de chrétiens avait été brûlé dans un four au Pendjab, après avoir été faussement accusé de profaner le Coran.

La rédaction (avec AFP)


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