« Ils ont harcelé ma famille et pris possession de nos téléphones, ordinateurs portables et autres objets de valeur. [...] Ils ont arrêté Shagufta, mes deux fils et ma fille sans aucune information préalable ni mandat d’arrêt. »
Les lois sur le blasphème ont fait une nouvelle victime au Pakistan. Shagufta Rafiq, chrétienne et mère de famille, est accusée d’avoir envoyé un message blasphématoire dans une conversation WhatsApp. Pourtant, elle nie en être l’auteur.
Le 29 juillet dernier, la police est arrivée lourdement armée au domicile de Shagufta. Son mari, Masih, raconte leur arrivée auprès de International Christian Concern (ICC) :
« Ils ont harcelé ma famille et pris possession de nos téléphones, ordinateurs portables et autres objets de valeur. La police était lourdement armée et nous a ordonné de ne pas bouger et de garder les mains levées. Ils ont arrêté Shagufta, mes deux fils et ma fille sans aucune information préalable ni mandat d’arrêt. »
Les enfants ont ensuite été libérés, mais Shagufta est restée en détention. Désormais, la famille est menacée et a dû fuir de chez elle. « Les fanatiques du quartier ne nous permettaient pas d’emporter quoi que ce soit de chez nous », explique Masih.
Shagufta risque la prison à perpétuité.
William Stark, directeur régional d’ICC pour l’Asie du Sud, s’indigne :
« Personne ne devrait être condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir simplement reçu un SMS sur WhatsApp. Les lois pakistanaises sur le blasphème ne doivent pas être utilisées à mauvais escient dans ce cas. Trop souvent, ces lois ont été un outil entre les mains d’extrémistes cherchant à attiser la violence à motivation religieuse contre les communautés minoritaires au Pakistan. »
M.C.