Au Pakistan, le combat d’un mari chrétien pour retrouver sa femme, violée, torturée, convertie et mariée de force par un musulman
« Sati m’a soumise à la torture et m’a obligée à me convertir à l’islam. Il m’a menacée de faire du mal à moi-même, à ma tante et à mes proches. Regardez mes marques de torture. J’ai des marques de torture sur d’autres parties de mon corps. Je ne peux pas vous les montrer. J’ai été assez exposée. »
International Minorities Concern a publié sur Facebook le témoignage bouleversant de Saima Iqbal. Cette femme pakistanaise, mariée à Naveed Iqbal et mère de 3 enfants âgés de 4 à 14 ans, souffre de stress post-traumatique après l’horreur qu’elle a vécue. Avec son mari, elle raconte les jours qui ont suivis son enlèvement. Pour eux, à ce jour, une question demeure :
« Est-ce que nous traversons tout cela parce que nous sommes chrétiens ? »
Naveed raconte que son épouse Saima a été enlevée par un criminel local, Muhammad Khalid Satti, le 25 février.
« Satti est un criminel endurci, et ce n’est pas la première fois qu’il cible des chrétiens. Environ 300 à 400 familles chrétiennes vivent dans la région et presque tout le monde a été victime de brutalité ou de torture par Satti et ses complices au fil des ans. »
Le père de famille s’est immédiatement rendu au poste de police pour porter plainte, mais le dépôt n’a été enregistré que plusieurs jours plus tard :
« La police a délibérément retardé l’enregistrement d’un premier rapport d’information, car ils étaient complices de l’accusé. »
Le 5 mars, les autorités apprennent à Naveed que sa femme s’est convertie à l’islam et qu’elle est désormais mariée à Satti. Mais Naveed refuse de croire cette version.
« J’ai refusé de croire leur histoire et j’ai supplié le commissaire de police Umer Khan de récupérer ma femme. Sur l’ordre de Khan, Syed Asif, officier chargé de l’enquête, a effectué une descente dans le dera de Satti et a retrouvé Saima le jour même. Satti a été arrêté et placé en garde à vue. »
Saima passe alors la nuit dans un refuge pour femmes de Rawalpindi. Le lendemain elle est conduite au poste pour pouvoir enregistrer sa déclaration. Mais à son arrivée, Naveed voit que Satti est dans la même voiture que sa femme.
« Ils ont menacé Saima de déclarer qu’elle s’était convertie à l’islam et qu’elle avait épousé Satti de son plein gré, sans quoi sa famille subirait de graves conséquences. »
Par crainte de représailles, la mère de famille dit ce que son ravisseur attend d’elle.
Le père publie alors une vidéo sur Facebook.
« La vidéo était une tentative désespérée d’attirer l’attention de hauts responsables du gouvernement, car la police se rangeait ouvertement aux côtés de l’accusé. »
Morning Star News explique alors que la vidéo est devenue virale et que Naveed a ensuite reçu du soutien de différentes organisations. Le 18 mars, le ministre d’Etat de l’Intérieur, Shehryar Afridi, a demandé à ce qu’il y ait une enquête. La vérité éclate alors. Naveed a été enlevée, violée, torturée et contrainte de signer l’acte de mariage par Satti et ses complices.
En larmes, Saima raconte la violence de Satti :
« Sati m’a soumise à la torture et m’a obligée à me convertir à l’islam. Il m’a menacée de faire du mal à moi-même, à ma tante et à mes proches. Regardez mes marques de torture. J’ai des marques de torture sur d’autres parties de mon corps. Je ne peux pas vous les montrer. J’ai été assez exposée. »
Le commissaire adjoint d’Islamabad, Hamza Shafqaat, a déclaré à Morning Star News qu’ils avaient ordonné à la police d’arrêter Satti.
« Satti a été envoyé en prison, tandis que les officiers du poste de police d’IO et de Khana ont été suspendus pour négligence criminelle. »
Il a assuré que Satti serait puni, à titre d’exemple. Mais Naveed a déclaré que la police a « délibérément retardé l’examen médical de son épouse pendant plusieurs jours ». De son côté, il a contesté les certificats de mariage et de conversion devant le tribunal :
« Heureusement, les certificats de conversion et de mariage sont des faux, car ils ne portent pas la signature d’un membre du clergé. »
La famille se tient désormais dans un lieu secret.
« J’ai déjà demandé à Imran Khan, Premier ministre du Pakistan, de nous aider à obtenir justice. Aurons-nous justice ? Ma femme a subi un traumatisme. [...] S’il vous plaît rendez-nous justice. Donnez-nous une maison sûre. «
Naveed sait que Dieu prendra soin de son épouse :
« Elle n’est plus la même personne maintenant, mais j’ai la conviction que le Seigneur guérira son esprit avec le temps. »
M.C.
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