Au nom de sa foi, une mère implore Trump de ne pas faire exécuter l’assassin de sa fille et de sa petite-fille

Parce que la « grâce » de Dieu lui « suffit », Earlene Peterson réclame la « clémence » du président américain en faveur de l’assassin de sa fille et de sa petite-fille.
Earlene Peterson est une mère éplorée. Filmée sous le porche de sa maison américaine, elle implore le président Trump de ne pas exécuter Daniel Lee, qui a pourtant tué sa fille, Nancy, et sa petite-fille Sarah, âgée de 8 ans seulement. Cette demande est le résultat d’un long cheminement de foi pour cette mère.
Le New-York Times reprenait en juillet dernier dans ses colonnes l’horreur des faits énoncés par le ministère de la Justice.
« M. Lee est entré par effraction dans la maison familiale à Tilly (Arkansas) en janvier 1996 avec un complice, Chevie Kehoe, et tous deux ont étouffé la famille avant de les jeter dans le Bayou de l’Illinois, selon le ministère de la Justice. Les corps n’ont été retrouvés qu’en juin, lorsqu’une femme qui pêchait découvrit une chaussure et un os. »
À l’issue du procès qui a statué la peine de mort pour Daniel Lee et la prison à perpétuité pour son complice Chevie Kehoe, Earlene Peterson est « animée par la haine » selon le New York Times. Elle n’a alors « aucune objection à la peine de mort » précise le journal. Mais pendant 5 ans, aux côtés d’un pasteur, et dans la prière, elle ne cesse de relire ce verset de la Bible :
Ma grâce te suffit.
Et ce verset a bouleversé ses conceptions.
La semaine dernière, alors que les autorités américaines ont fixé l’exécution de Daniel Lee le 9 décembre prochain, elle s’adressait en larmes au président Trump afin de réclamer sa « clémence ». Elle le répète, « je ne le veux pas, ce n’est pas ainsi que cela doit se passer, ce n’est pas le Dieu que je sers ».
« Je ne vois pas en quoi exécuter Daniel Lee honorera ma fille, au contraire je pense que cela va salir son nom parce qu’elle n’aurait pas voulu ça. Il a gâché ma vie mais je ne vois pas en quoi prendre la sienne y changera quoi que ce soit. Je prie et j’espère que le président Trump fera preuve de clémence, cela m’aiderait et aiderait ma famille plus que n’importe quoi. »
Les autorités ont prévu d’exécuter Daniel Lee par injection de pentobarbital. Cette substance est largement controversée au vu de la « souffrance inutile » qu’elle impose aux condamnés. Anne Denis, responsable de la Commission Abolition de la Peine de Mort à Amnesty International parle d’une « douleur épouvantable qui peut durer jusqu’à 30 minutes » et de la « paralysie du système respiratoire ».
Aucun prisonnier n’a été exécuté aux États-Unis depuis 16 ans. 54% des américains y sont toujours favorables mais ils étaient près de 80% dans les années 90.
M.C.