Dans la région du Middle Belt au Nigeria, lors du Vendredi Saint, 70 fidèles se sont réunis dans ce qu’il reste de leur église, incendiée par des militants peuls en 2022. "Continuez à prier", a exhorté leur pasteur lors de ce culte.
Le 29 mars dernier, Vendredi Saint, des chrétiens se sont rassemblés dans leur église du village d'Ariri, dans la région du Middle Belt au Nigeria. Un édifice qui n'a plus de toit car il a été détruit lors d'un incendie perpétré par des militants peuls en 2022. Malgré ces conditions difficiles, rappel permanent de la persécution dont ils sont victimes, les croyants se sont rassemblés autour de Jésus et de son sacrifice à la Croix.
International Christian Concern (ICC) a rencontré plusieurs fidèles après le culte qui ont évoqué la persécution dont ils sont victimes. Un agriculteur a notamment déclaré que les attaques visant leur église avaient pour but "d’éliminer les chrétiens".
"J’ai perdu mon œil gauche par balle lors de l’attaque de 2016. Ma ferme a été détruite et (ma) maison a également été incendiée. J’ai perdu sept membres de ma famille, dont mon fils, en 2024" a-t-il affirmé avant d’ajouter qu'ici, ils sont "prêts à mourir pour l’amour du Christ".
Ces neuf dernières années, le village d’Ariri qui compte 457 habitants a été la cible de nombreuses attaques selon l’organisation. Depuis 2016, plus d’une vingtaine de personnes ont été tuées et de nombreuses parcelles de terres agricoles ont été détruites par les militants peuls.
Le Nigeria, classé 7e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens de l’ONG Portes Ouvertes 2024, est le pays "où le plus de chrétiens sont tués en raison de leur foi". L’organisation précise que les militants peuls "enlèvent et assassinent presque impunément".
Mélanie Boukorras