« Le fait que toutes ces atrocités contre le peuple et la nation aient lieu sans une seule arrestation ou un seul procès, semble rendre crédible la croyance répandue que le gouvernement est complaisant, impuissant ou compromettant. »
Les évêques nigérians se sont exprimés dans un communiqué sur la situation d’insécurité dans le pays. Ils l’affirment, « le gouvernement doit cesser de faire l’autruche sur les questions de sécurité et assumer la responsabilité d’arrêter et de poursuivre ceux qui terrorisent les Nigérians innocents ».
Rappelant l’attaque du train Abuja-Kaduna le 28 mars dernier, ils déplorent le fait que « les terroristes ont montré que personne n’est en sécurité sur cette route ».
« Le fait que toutes ces atrocités contre le peuple et la nation aient lieu sans une seule arrestation ou un seul procès, semble rendre crédible la croyance répandue que le gouvernement est complaisant, impuissant ou compromettant. Compte tenu des milliards de nairas alloués à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme ces derniers temps, il est difficile d’imaginer qu’un grand nombre de terroristes, qui ont semé la terreur sur des citoyens désarmés et respectueux de la loi, puissent disparaître en plein jour sans laisser de trace. Il est en effet très difficile de croire que notre appareil de sécurité manque d’intelligence ou de capacité pour combattre et vaincre les terroristes dans notre nation. Les Nigérians en ont assez des excuses peu convaincantes et des fausses promesses du gouvernement pour lutter contre les terroristes. »
Des faits d’une extrême violence n’ont de cesse d’être révélés par les médias.
Le 2 avril dernier, vers 23 heures, des militants peuls ont attaqué le peuple Irigwe pendant le festival rituel annuel qui inaugure la saison des pluies. On déplore la mort de 10 personnes. 19 autres ont été blessées par balle.
Le 4 avril, des militants peuls ont attaqué des chrétiens dans le district de Miango. On déplore un blessé et la mort de trois personnes. 25 maisons et 40 granges ont également été incendiées au cours de l’attaque.
Le 31 mars, des hommes armés ont attaqué une banlieue à prédominance chrétienne de la ville de Kaduna, tuant trois chrétiens et en blessant trois autres.
Le 30 mars, deux chrétiens qui travaillaient dans leurs fermes du village d’Angwan Barde, banlieue de Kaduna, ont été enlevés par des éleveurs peuls. Une rançon avait été demandée pour leur libération.
Les évêques déplorent que leur pays soit « depuis longtemps au bord du précipice ». Ils parlent d’un « État en faillite ».
« Le gouvernement devrait donc cesser de faire l’autruche alors que la nation saigne abondamment et prendre des mesures urgentes pour démasquer les terroristes et leurs commanditaires sans plus attendre. »
M.C.