
Dimanche 1er juin, des dizaines de personnes ont été tuées dans l'État de Benue, au centre du Nigeria. Un mois plus tôt, 42 chrétiens avaient déjà été assassinés par des bergers peuls dans le nord-est du pays. Ces attaques témoignent des violences persistantes auxquelles sont confrontées les communautés chrétiennes dans la région.
Au moins 25 personnes ont été tuées par des hommes armés dans deux attaques distinctes dimanche soir, dans l'État de Benue, dans le centre du Nigeria, rapporte l’AFP.
"14 personnes sont mortes, certaines ont été blessées" dans le village d’Ankpali, a déclaré Adam Ochega, un responsable du gouvernement local, et au cours de la même soirée, une autre attaque a eu lieu dans le village de Naka, où "11 corps sans vie ont été retrouvés et cinq personnes blessées", a indiqué Ormin Victor, un autre responsable local.
Selon l'organisation International Christian Concern, le bilant serait plus lourd : il s’agirait d'"au moins 43 personnes" tuées. Les attaques auraient été menées vers 19h, par des hommes armés identifiés comme des membres de l'ethnie peule.
L'État est le théâtre d'un conflit récurrent entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs sédentaires, principalement chrétiens. La région figure parmi les plus touchées par ces conflits.
Quelques jours plus tôt, le 24 mai, trois villages dans l’État de Taraba au nord-est du Nigeria ont également été attaqués par des bergers peuls. Selon Morning Star News les assaillants ont détruit des habitations, massacrés 42 habitants et poussés à la fuite des centaines d'autres.
Majoritairement musulmans, les Peuls "adoptent une stratégie comparable à celle de Boko Haram et de l'État islamique et démontrent une intention claire de cibler les chrétiens et les symboles puissants de l’identité chrétienne", affirme le Groupe parlementaire multipartite pour la liberté internationale de croyance (APPG) du Royaume-Uni dans un rapport de 2020.
Le Nigeria est classé 7e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens de l’ONG Portes Ouvertes. Dans le pays, "les chrétiens continuent d’être brutalement attaqués au Nord [tandis que] la violence et l’insécurité gagnent le Sud du pays", précise l’ONG.
"Les chrétiens sont tués, mutilés, enlevés, violés. Les survivants perdent leur terre et fuient dans des camps de déplacés internes, où ils sont ensuite discriminés."
Mélanie Boukorras (avec AFP)