Au Nicaragua, la dictature du président Ortega contrôle les prêches et homélies

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Dans le petit État d’Amérique centrale, le gouvernement du président de Daniel Ortega continue à intensifier les brimades et agressions contre les chrétiens. La nouvelle mesure est le contrôle par la police des sermons et des activités pastorales des prêtres.

Rien ne semble pouvoir arrêter Daniel Ortega dans son combat contre les chrétiens. Au pouvoir depuis 2007, le président du Nicaragua ne pardonne pas à l’Église catholique et aux autres Églises chrétiennes d’avoir critiqué sa prise de pouvoir absolu dans le pays depuis une petite dizaine d’années, et de défendre les droits de l’homme. Déjà au cours de la Semaine sainte, les processions publiques ont été interdites, pour la troisième année consécutive.

Selon un récent rapport de Christian Solidarity Worldwide (CSW), les prêtres catholiques de plusieurs diocèses doivent désormais se rendre chaque semaine au poste de police le plus proche pour y être interrogés. Certains de ces prêtres ont même déclaré qu'ils étaient affectés à un poste de surveillance permanent et qu'ils ne pouvaient pas quitter leur communauté sans autorisation des autorités.

Dans d’autres endroits, c’est la police qui se déplace une fois par semaine dans les presbytères pour contrôler les activités pastorales des prêtres. "Ils viennent à la paroisse et demandent le programme hebdomadaire des activités du prêtre et, si possible, de l'évêque... Les prêtres doivent tout préciser sur les messes, les activités missionnaires, les réunions avec les agents pastoraux, et demander la permission s'ils quittent leur juridiction", a déclaré un prêtre à La Prensa.

L'augmentation des persécutions l'été dernier pourrait, selon le média The Pillar, être considérée comme une campagne de pression menée par le gouvernement pour forcer les évêques en exil à démissionner de leur siège afin d'être remplacés par des évêques favorables au gouvernement. Daniel Ortega a d’ailleurs engagé un bras de fer sur la nomination de nouveaux évêques, dont la dernière validation par le Vatican remonte à 2020. Or, le Nicaragua n'a que neuf diocèses, dont quatre ont déjà leurs évêques en exil. Deux ont dépassé l’âge de départ à la retraite des 75 ans, et le gouvernement pourrait forcer ceux qui restent à l’exil.

Les observateurs de l'Église locale ont comparé la situation du Nicaragua à celle de la Chine. En effet, nombreux sont ceux qui pensent qu'Ortega pourrait souhaiter avoir sa propre Église catholique approuvée par le gouvernement si le Vatican ne cède pas à la pression.

Les catholiques ne sont pas les seuls visés : les protestants et évangéliques subissent des persécutions croissantes de la part du régime, accusés d'opposition politique en raison de leurs rassemblements et de leur influence sociale. Des pasteurs ont été arrêtés arbitrairement, des églises fermées de force, et les activités religieuses surveillées ou restreintes par les autorités.

Enfin, Daniel Ortega semble organiser sa succession, en ayant nommé sa femme comme co-présidente et en engageant une réforme constitutionnelle destinée à concentrer dans les mains du président un pouvoir presque illimité.

Germain Gratien

Crédit image : Shutterstock / iFerol

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