Le 20 septembre, au nord du Mozambique, les « shebabs », des jeunes radicalisés, ont tué 12 personnes dans un village et en ont blessé 14 autres.
À la suite de son indépendance en 1975, le Mozambique connait deux décennies difficiles de guerre civile. Le pays est ravagé mais le gouvernement parvient à mettre en place une démocratie stable. Les années qui suivent cette époque douloureuse sont marquées par une vive croissance économique, l’une des plus rapides des pays sub-sahariens. Mais malgré cette croissance et une politique stable, la prospérité n’atteint pas les plus désavantagés de la société. Dans un rapport, les Nations Unies le déplorent :
La croissance économique n’a pas atteints le plus défavorisés de la société et n’a pas été mis à profit pour réduire sensiblement la pauvreté.
Au nord du pays, des « shebabs« , ce qui signifie « jeunes », se sont radicalisés au contact d’un imam étranger. Ce mouvement, né il y a 4 ans, prône l’application stricte du Coran. Entre 500 et 1000 jeunes feraient partie de ce mouvement qui sème la terreur au nord du Mozambique.
Le 20 septembre, un village a subi la plus violente de leur attaque. Les shebabs sont entrés dans le village, ils ont tué 12 personnes et en ont blessé 14 autres. C’est la première fois que ce groupe s’attaque à des civils. Eric Morier-Genoud, chercheur de l’université de Belfast, explique :
Il y a eu un changement de stratégie. Lors de la première attaque, les assaillants avaient clairement indiqué qu’ils ne s’en prendraient pas à la population, qu’ils en voulaient à la police et à l’Etat. On a évolué vers une situation où ils attaquent des civils, des villages, où ils décapitent des gens, brûlent des villages...C’est une aggravation de la situation. Mais il semblerait que les attaques soient relativement ciblées. Ils tuent certaines personnes, des officiels du parti, qui informent la police de leur propre position. Les dernières attaques sont significatives car ils semblent avoir utilisé beaucoup plus d’armes que dans le passé, des AK47, alors qu’avant, il s’agissait principalement de machettes. Selon certains témoins, il y aurait aussi des bazookas et ils auraient été habillés avec un équipement militaire.
La rédaction