Au Maroc, l’islam est la religion d’État, et seuls les mariages musulmans et juifs sont reconnus légalement.
Selon la loi, seuls les chrétiens étrangers ont le droit de pratiquer un culte collectif dans une église. Beaucoup ont été construites pendant la colonisation française, et le prosélytisme est passible de trois ans de prison. Les nouveaux convertis sont donc très rares, mais parmi cette minorité, Farah Tarneem et Adam Rabti demandent que leur mariage puisse être enfin reconnu par les autorités.
Dans la banlieue de Rabat, Adam Rabati et son épouse Farah Tarneem sont chrétiens. Farah s’est convertie il y a 2 ans. Ils vivent dans un appartement transformé en église, où ils accueillent des convertis malgré les risques. Ils ont refusé de se marier selon le code de la famille marocain basé sur la charia. En l’absence de certificat de mariage, le couple risque désormais d’être « accusé de fornication », ce qui est puni par le code pénal.
Les juifs peuvent quant à eux se marier selon leurs propres rites. En effet, la présence juive sur le territoire, vieille de plusieurs siècles, a abouti à une reconnaissance particulière inscrite dans la Constitution. Le judaïsme fait même partie de l’identité marocaine. Les 3 000 juifs marocains disposent donc de tribunaux qui régissent les questions de statut personnel, les héritages et les enterrements.
Chouaib El Fatihi, coordinateur du comité chrétien de l’association marocaine pour les droits et libertés religieux, réclament que les chrétiens puissent jouir des mêmes droits que la communauté juive.
« Nous voulons être reconnus comme des citoyens chrétiens marocains et jouir du droit aux mariages légaux et aux cérémonies d’enterrement correspondant à notre religion. »
La rédaction