
Au Kenya, une association se mobilise pour sensibiliser les hommes aux souffrances liées à la pratique de l’excision encore en vigueur dans de nombreuses communautés. Dans ce pays à la société patriarcale, ils ont un rôle important à jouer pour mettre fin à cette pratique.
La BBC rapporte qu’en 2014 on estimait que quatre millions de femmes au Kenya, soit un cinquième de la population féminine, avaient subit des mutilations génitales féminines (MGF). Une pratique considéré comme une condition préalable au mariage encore aujourd’hui dans la plupart des communautés.
Le Dr Tamarry Esho, qui fait des recherches sur ce sujet et mène une campagne contre les excisions, affirme que sur les 42 communautés reconnues du Kenya, seules quatre ne pratiquent pas les MGF. « Il s’agit d’une pratique culturelle profondément enracinée. Beaucoup de gens pensent encore que c’est leur droit » déclare le docteur.
Tony Mwebia a fondé une association « Men end FGM » (Les hommes mettent fin aux MGF en français) qui propose des formations et des campagnes de sensibilisation pour lutter contre ces pratiques. Il estime que les hommes peuvent faire la différence.
« Dans les communautés pratiquant les MGF au Kenya, alors que ce sont les femmes qui excisent leurs semblables, les hommes sont les décideurs. Cependant, ils n’ont aucune idée de ce qui est excisé, comment c’est fait et quels dommages sont causés aux femmes. » rapporte-t-il. Il ajoute, qu’une fois « qu’ils ont compris le message », alors « ils peuvent agir pour changer les choses ».
Sur Twitter, l’organisation Men End FGM partage des photos d’une campagne de sensibilisation organisée lundi dans la communauté Samburu au centre du Kenya.
Community sensitization is key in the fight against harmful cultural practices, since it ensures that elders, parents & leaders are informed of the harms of #FGM, early marriage, & the value of girls' education. We're educating the community in #SamburuEast about the harms of FGM pic.twitter.com/Pbj69E7FhF
— #MenEndFGM (@MenEndFGM) September 27, 2021
« La sensibilisation communautaire est essentielle dans la lutte contre les pratiques culturelles néfastes, car elle garantit que les aînés, les parents et les dirigeants sont informés des méfaits des #MGF, du mariage précoce et de la valeur de l’éducation des filles. Nous sensibilisons la communauté de #SamburuEast aux méfaits des MGF. »
Camille Westphal Perrier