Dimanche 26 janvier, le média Brut a diffusé un reportage sur le rap chrétien en suivant le quotidien de l’artiste Imrah. Vue plus de 800 000 fois, la vidéo met l’accent sur ce "nouveau monde musical". Aurélien Fortin, promoteur de la musique francophone, salue la "simplicité" et "l’authenticité" du rappeur.
"Aujourd'hui ce que je rap c’est tout simplement ma foi en Jésus-Christ parce qu’il m’a sauvé en me tirant de la vie que je menais avant."
C’est par ces mots, prononcés par l’artiste Imrah, que débute un reportage du média Brut sur le rap chrétien. De l’enregistrement en studio, à l’évangélisation de rue, en passant par le culte dominical, le reportage met en avant le quotidien d’un artiste mais surtout d’un chrétien.
"On sent une volonté de la part du journaliste de mieux comprendre certaines pratiques comme l’évangélisation que la plupart de nos contemporains considèrent comme une agression prosélyte" nous a confié Aurélien Fortin, promoteur de la musique chrétienne francophone.
Publiée le 26 janvier, la vidéo totalise actuellement plus de 800 000 vues et des centaines de commentaires.
"Au-delà des frontières de l’église"
"On connaît le contexte de la religion en France. Les médias mainstreams sont plus enclins à se moquer ou à discréditer le christianisme qu’à lui trouver des qualités" a déclaré Aurélien. Selon lui, ce reportage de quinze minutes "était plutôt neutre et bienveillant".
Dans un entretien face à face avec le journaliste de Brut Alsène, l’artiste est revenu sur son passé et sa rencontre avec Christ. "Je rappais déjà à l’époque mais pas chrétien [...] Mes textes étaient souvent liés à la bagarre, aux femmes…" a-t-il déclaré en affirmant que désormais il n’est "plus en accord avec ces valeurs-là".
Dans le milieu chrétien, le rap a toujours fait l’objet de nombreux débats, certains estimant que ce genre musical est trop éloigné des valeurs de la foi. Pourtant Aurélien Fortin rappelle qu’il fait "tout de même parler de lui au-delà des frontières de l’église", dans un unique but, celui d’annoncer l’Evangile.
"La musique est un sujet universel et quand elle est reliée à la foi, elle interpelle. Si le rap ne fait pas l’unanimité dans le milieu chrétien, il fait tout de même parler de lui au-delà des frontières de l’église. C’est là toute la force du gospel urbain. La musique chrétienne a toujours eu deux vocations. Cultuelle et culturelle et dans son approche culturelle (comme ici avec les morceaux du rappeur Imrah) son objectif est d’évangéliser."
Imrah est connu "pour son style de rap très brut sur des productions Drill", précise Aurélien. L’année dernière, l’artiste a sorti un album intitulé Nouvelle Saison. "Pour ce projet il a surpris son audience en élargissant sa palette artistique notamment en chantonnant sur des compositions très mélodieuses" a-t-il conclu.
Mélanie Boukorras