Au Burkina-Faso, des djihadistes attaquent une église pendant le culte et tuent au moins 10 personnes

Dans le village de Pansi, au Burkina-Faso, des djihadistes attaquent une église, et font au moins 10 morts, quelques jours seulement après l’attaque de Sebba qui avait causé la mort de 6 personnes.
[Mise à jour du 18 février 2020 : Le bilan de l’attaque de Pansi est de 24 personnes décédées et une dizaine de blessés.]
Les fidèles s’étaient rassemblés dans l’église de Pansi, au nord du Burkina-Faso, pour célébrer le culte, quand des djihadistes ont attaqué les lieux. Le bilan n’est pas encore définitif mais est déjà lourd. Au moins 10 morts selon ce qu’a déclaré une source sécuritaire à l’AFP.
« Un groupe armé terroriste a perpétré une attaque contre une église dans le village de Pansi au moment où des fidèles célébraient le culte de dimanche. Le bilan n’est pas encore définitif mais des témoins et des rescapés font état d’au moins dix morts. Le pasteur de l’église, selon la même source, a été enlevé par les auteurs de l’attaque. C’est difficile en ce moment même d’avoir une idée de la situation car les habitants [du village] ont fui après l’attaque. »
Ce témoin parle de « psychose ». Il faut dire qu’une attaque avait déjà eu lieu non loin de là, à Sebba, comme le révélait le colonel Salfo Kaboré, gouverneur de la régio du Sahel, dans le média Jeune Afrique.
« Dans la nuit du 10 au 11 février, aux environs de 23h, un groupe armé terroriste (GAT) a fait irruption dans la ville de Sebba, province du Yahgha, pour s’attaquer à deux domiciles. »
Le bilan était également tragique. Une personne est décédée dans l’attaque, sept autres ont été enlevées. Suite à l’intervention des forces de défense et de sécurité, deux ont été retrouvées en vie, mais les cinq autres avaient été tuées, parmi lesquelles un pasteur, son fils et ses deux neveux. Une source sécuritaire précisait ainsi à l’AFP.
« Les personnes enlevées et retrouvées mortes sont essentiellement des membres de la famille d’un pasteur qui figure parmi les victimes tout comme son fils. »
#Burkina. Des précisions sur l'attaque de Sebba. Le pasteur enlevé avec des membres de sa famille le 11 février et retrouvé mort s'appelle Omar Tindano. Ses 2 filles ont été libérées, mais son fils et ses 2 neveux ont été exécutés par leurs ravisseurs. #Sahel #Terrorisme pic.twitter.com/Ped2KDaZSa
— Illia Djadi (@idjadi) February 14, 2020
Filippo Grandi est chef de l’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR). Il s’est rendu au début du mois de février au Burkina-Faso et témoignait alors de « l’urgence ».
« Nous regardons toujours le Sahel, nous pensons au terrorisme ... nous pensons à ce qui, en théorie, menace l’Europe. Mais le vrai problème est ici. L’urgence est là. C’est ici que les gens souffrent, les gens sont tués, les femmes sont violées, les petits enfants ne peuvent pas aller à l’école. C’est ici que nous devons intervenir avant que cette crise ne devienne ingérable. »
Au Sahel, la violence s’est intensifiée depuis la révolution de 2011 en Libye et le soulèvement au Mali en 2012, selon les Nations-Unies. « Les groupes terroristes, les groupes criminels organisés et d’autres » auraient ainsi profité de « la faible gouvernance et des tensions ethniques pour traverser les frontières et terroriser les populations locales ». 600 000 personnes déplacées internes ont trouvé refuge au Burkina-Faso.
M.C.