Dimanche 4 juillet, à Fortaleza au Brésil, un prêtre a été victime d’une série d’attaques et de menaces après avoir critiqué la gestion sanitaire du président Jair Bolsonaro dans son homélie.
Depuis le début de mois de juillet, le prêtre italien Lino Allegri, âgé de 82 ans, célèbre occasionnellement la messe à l’église catholique « la Paróquia da Paz » de Fortaleza, dans le nord-est du Brésil.
Alors que le pays a dépassé le seuil des 550 000 morts du Covid-19, le père Lino a critiqué la politique menée par le président, Jair Bolsonaro, pour lutter contre la pandémie dimanche 4 juillet.
À la fin de la messe, huit personnes ont pénétré dans l’église en criant : « vous devriez prier pour le président, qui est un chrétien exemplaire », rapporte El Pais Brasil.
Dans un entretien avec le média O POVO, le prêtre brésilien revient sur cette altercation :
« Ils sont entrés dans la sacristie déjà assez ulcérés, avec un ton de voix agressif, m’attaquant. Ils ont dit qu’ils n’étaient pas d’accord avec ce que j’avais dit sur le président de la République, qu’il est chrétien et un bon président, et que je devrais prier pour lui »
Ce n’est pas la première fois qu’il reçoit des menaces rapporte le religieux qui affirme que cela s’est produit au moins « quatre fois » dans la même église :
« Dans cette même église, ça s’est produit au moins quatre fois. Toujours un groupe de personnes, principalement des femmes, qui viennent m’interroger de manière très violente. Cela est devenu plus récurrent, surtout après les élections de 2018, mais cette fois, c’était quelque chose de plus virulent. »
Sous la pression de ces fidèles mécontents, le prêtre à arrêter de célébrer des messes à l’église de Fortaleza et a demandé de l’aide auprès du programme de protection des défenseurs des droits de l’homme.
Dans un communiqué publié le 21 juillet, la Commission brésilienne justice et paix (CBJP) a exprimé son soutien au père Lino Allegri le décrivant comme un « défenseur légitime de la paix, de la justice et de l’Église en tant que lieu d’accueil communautaire ».
Sarah Bordin