Parfois, en tant que chrétiennes, nous avons tendance à employer des expressions « toutes faites ». Des versets bibliques, des conseils, qui, mal utilisés, n’auront malheureusement pas l’effet escompté, voire même feront des dégâts. Et si nous osions une honnête remise en question ?
« Je me souviens d’une personne assez âgée » raconte Nathalie, « elle avait dit à une femme qui venait de perdre son enfant: ‘tu sais, toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu’. Je vous laisse imaginer l’ impact ». C’ était probablement bien intentionné, dirions-nous. Mais également déplacé, pouvons-nous sans peine ajouter. Une femme qui traverse une telle épreuve est-elle en mesure de voir le bien dans un moment aussi douloureux ?
Des paroles faciles
Face au chagrin ou aux difficultés, la compassion est souvent sincère. Mais nous avons toutes fait l’expérience de ces «belles paroles chrétiennes» qui, au mieux, nous ont coulé dessus comme de l’eau sur les plumes d’un canard et, au pire, nous ont blessées. Nous en avons été les victimes, mais nous en avons aussi été les auteures. « Il y a un temps pour tout, ce n’est sûrement pas encore la saison », glisse-t-on à notre copine célibataire qui souffre de sa situation depuis de nombreuses années. « Je suis sûre que Dieu va utiliser ce que tu traverses pour que tu puisses un jour aider d’autres personne », lance-t-on à notre amie qui se bat contre la dépression.
Les bonnes intentions ne suffisent pas
Ce qui est délicat, c´est que cela ne sonne pas si faux. C´est même assez juste, car c’est souvent biblique. Et nous l’avons dit, l’intention est bonne. Mais l’utilisation qui en est faite ne l’est pas toujours. Si notre parole n’apporte aucun réconfort, ou si elle agace parce qu’elle a été trop entendue, vaut-elle la peine d’être donnée ?
Comment progresser ?
Face aux problèmes des gens, nous devons apprendre à faire preuve de sensibilité et d’humilité. La question à se poser est la suivante: de quoi l’autre a-t-il vraiment besoin ? Parfois, comme Valérie, tout ce que la personne désire est un vis-à-vis et un soutien. La prière est aussi parfois la bienvenue. Les gens, nous les premiers, ne sont pas toujours (rarement ?) demandeurs de conseils en relation d´aide ou de coaching spirituel.
D’autre part, nous devons reconnaître que nous n’avons pas réponse à tout. « Ne t’empresse pas d’ouvrir la bouche ! ». Le livre de l’Ecclésiaste nous met soigneusement en garde. « En effet, Dieu est au ciel, et toi sur la terre. Que tes paroles soient donc peu nombreuses ! ». Une bonne pensée à méditer ! Se peut-il que Dieu seul ait réponse à tout ? Et si je me mettais à son écoute, de manière à ce que mes paroles soient une vraie source d´encouragement ?
Natacha Horton
Retrouvez plus d’articles sur SpirituElles, le magazine qui rassemble les femmes chrétiennes de la francophonie.
Article initialement publié en novembre 2021.