« Les populations sont paniquées sur place et elles ne savent plus quoi faire. »
Il était autour de 13 heures dimanche. Le culte se terminait dans cette église protestante de la province de Soum, quand une dizaine d’hommes armés sont arrivés à moto. Le pasteur, ses 2 enfants et 3 fidèles sont morts selon le porte-parole du gouvernement burkinabais. Un membre de l’église raconte à l’AFP :
« L’attaque a eu lieu vers 13 h 00, au moment où les fidèles quittaient l’église à la fin de l’office religieux. Les assaillants étaient à motos. Ils ont tiré des coups de feu en l’air avant de viser les fidèles. »
Les attaques djihadistes se multiplient au Burkina Faso depuis 2015, avec l’émergence de deux groupes principaux, le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM) et l’État Islamique au Grand Sahara (EIGS). La province de Soum avait pourtant été épargnée. C’est également la première fois qu’une église est frappée. Un pasteur témoigne :
« C’était en plein culte et ils n’étaient jamais venus là-bas. »
Les autorités locales rapportent la « panique » des populations sur place et appellent au calme. Il faut dire que les attaques ciblent régulièrement les responsables religieux. Le mois dernier, l’abbé Joël Yougbaré a été enlevé. Son corps a ensuite été retrouvé. En février, le missionnaire César Fernandez a été abattu lors d’une attaque armée. L’année précédente, un catéchiste et son épouse, ainsi que le pasteur Pierre Boena avaient été enlevés puis relâchés.
Au début du mois, des soeurs témoignaient auprès de l’Aide à l’Église en Détresse, à la suite de l’attaque de leur couvent par des hommes cagoulés et armés :
« A Kompienbiga, la tension monte surtout depuis août 2018. Des assaillants entrent régulièrement dans les villages, rassemblent la population et leur donnent des instructions. La peur saisit les gens. »
M.C.