Le 8 juillet dernier, le corps sans vie d’un jeune chrétien dont le père est pasteur, a été retrouvé chez lui dans le village de Satpura, au nord de l’Inde. "Nos vies n’ont aucune importance pour les hindous, [...] nous sommes devenus des cibles vulnérables" a déclaré son père.
"Nos cœurs sont submergés de chagrin face à la torture qu’il a subi avant son dernier souffle" s’est indigné le pasteur Kumar après avoir découvert le corps sans vie de son fils, Nilesh Kumar le 8 juillet dernier. La famille du pasteur réside dans le village de Saptura situé dans l'État du Bihar en Inde.
Comme tous les matins vers trois heures, les parents du jeune homme ont quitté leur maison pour aller prier, laissant leur fils seul dans la dépendance familiale. De retour chez eux, ils l'ont retrouvé pendu au plafond comme s'il s'était suicidé. Pourtant, l'examen médical a révélé que les bras du jeune chrétien de 22 ans avaient été cassés. Il s'agirait donc d'un meurtre.
La police a arrêté un hindou, Manohar Sharma, soupçonné d’avoir participé à l'assassinat. "Il s'était battu avec Nilesh Kumar deux ans auparavant pour avoir osé, en tant que chrétien de caste inférieure, s'opposer à ce qu'un hindou de caste supérieure traverse son champ où de la bouse de vache venait d'être répandue selon la pratique agricole locale" a déclaré son père. Depuis cet incident, le jeune chrétien était devenu la cible d'hindous radicaux de son village.
Le rapport de la police ne fait pas mention d'un motif religieux dans cette attaque malgré la déposition du père qui considère "que la colère contre la foi chrétienne de Nilesh Kumar était en cause".
"Hé Alléluia, viens ici !"
Il y a 22 ans, la famille Kumar fut la première de leur village à se tourner vers le Christ. Désormais le pasteur accueille tous les dimanches quatre autres familles. En "minorité" à Satpura, le chrétien considère qu'ils sont "devenus des cibles vulnérables" et que leurs vies n'ont aucune importance pour les hindous.
"Nos vies n’ont aucune importance pour les hindous [...]. Nous sommes devenus des cibles vulnérables. Nous sommes en minorité, nous n'avons personne pour nous soutenir."
Depuis leur conversion, Nilesh Kumar a dû faire face au mépris, à l’ostracisme et à des attaques personnelles contre sa foi chrétienne. "Hé, Alléluia, viens ici !", c'est ainsi que l'apostrophaient régulièrement les hindous du village.
"Nos vies ne seront plus jamais les mêmes sans Nilesh. Il est parti trop tôt et nous n’avons pas pu lui dire un dernier adieu" a conclu le pasteur.
Classé 11e dans l’Index Mondial de Persécution des chrétiens 2024 de l’ONG Portes Ouvertes, l’Inde "veut éradiquer le christianisme du pays". Dans le pays d’Asie, "les hindous radicaux militent pour faire de l’hindouisme la religion nationale", au détriment des chrétiens.
Mélanie Boukorras