« Asia Bibi doit enfin obtenir sa liberté et mettre fin à son calvaire. »
Trois mois avoir acquitté Asia Bibi, la Cour Suprême du Pakistan a confirmé sa décision, en rejetant le dernier recours contre son acquittement. Le juge Asif Saeed Khosa a déclaré à l’issue de l’audience : « Ce recours est rejeté. » Amnesty International précise que sa libération a été « ordonnée ». Rimmel Mohydin, responsable de la campagne en Asie du Sud d’Amnesty International, a déclaré :
« Asia Bibi doit enfin obtenir sa liberté et mettre fin à son calvaire. Après neuf ans de prison pour un crime qu’elle n’a pas commis, il est difficile de considérer ce verdict tant attendu comme une justice. Mais elle devrait maintenant être libre de retrouver sa famille et de rechercher la sécurité dans un pays de son choix. »
Son avocat, Saif ul-Malook, avait quitté les Pays-Bas il y a 3 jours pour pouvoir défendre à nouveau Asia, comme l’indique sur Twitter, Joël Voordewind, homme politique néerlandais, qui lutte contre la persécution des chrétiens. En retournant au Pakistan, l’avocat perd ainsi son asile aux Pays-Bas, mais il se dit « heureux comme jamais » de la décision de la Cour suprême, fier d’avoir défendu l’une des « victimes les plus courageuses de [sa] carrière ».
Gisteren advocaat Asia Bibi, dhr Malook begeleid bij vertrek vanaf Schiphol. Hij keert terug naar Pakistan om hopelijk laatste keer Asia in rechtzaak te verdedigen. Verliest hierdoor helaas wel zijn asielstatus in NL. pic.twitter.com/QYy3w869fN
— Joël Voordewind (@JoelVoordewind) January 27, 2019
Mohammed Idriss, l’ancien employeur d’Asia Bibi, exprime quant à lui ses regrets :
« Il y avait des gens qui voulaient la tuer et ne pas la remettre à la justice, mais nous avons préféré suivre la loi. Aujourd’hui, nous regrettons de ne pas avoir rendu justice de nos propres mains. »
Le parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP) avait promis « un mouvement qui sera vu par le monde entier » si la décision de la justice était favorable à la « blasphématrice ». Sur Twitter, sous le #HangAsia, certains appellent à la vengeance.
« Nous n’accepterons en aucun cas un jugement contre le Coran. »
La rédaction