Argentine : Un mouvement sans précédent d’apostasie collective réclame la séparation de l’Église et de l’État

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Le 9 août 2018, après de vastes manifestations pro et anti-avortement, le Sénat argentin a finalement tranché et rejeté le projet de légalisation de l’avortement.

En juin dernier, les députés argentins avaient adopté en première lecture un projet de loi légalisant l’avortement au cours des 14 premières semaines de grossesse. 129 pour et 125 contre. Malgré cette petite majorité obtenue au Parlement, le Sénat a choisi de ne pas adopter le texte (38 voix contre 31).

Une victoire pour les mouvements anti-avortement, parmi lesquels figurent beaucoup de chrétiens catholiques et évangéliques. Pour leurs opposants, la défaite est sévère et ils ont choisi de riposter par une apostasie collective.

C’est ainsi que dans les rues, sur les blogs ou sur les réseaux sociaux sous le hashtag #ApostasiaColectiva, des centaines d’argentins racontent s’être fait débaptiser pour protester contre l’Église. Mariana Ceballos, militante féministe s’exprime dans les colonnes du Monde.

« J’ai été baptisée à ma naissance, donc sans mon consentement, mais aujourd’hui, à 30 ans, je refuse de cautionner une institution hypocrite et perverse. »

Ils exigent qu’intervienne au plus vite la séparation de l’Église et de l’État. Interrogé par RFi, un militant de la première heure, membre de la Coalition argentine pour un État laïc ne cache pas sa joie.

« Cela fait dix ans qu’on lutte pour la séparation de l’Église et de l’État. Mais c’est la première fois que je vois tant de personnes prêtes à renoncer collectivement à la foi catholique ».

Pour Eric Verstraete, président de Life Matters Worldwide interrogé par MNNOnLine, « ce n’est pas la fin ».

« Ce n’est certainement que le début de la lutte qui continue et que nous menons pour les enfants à naître... Nous continuons à faire des efforts pour rendre nos arguments plus convaincants, pour renforcer nos arguments du côté de la vie, pour qu’ils soient médicalement exacts et que nous puissions simplement continuer à bâtir sur les bases solides de tant d’autres qui nous ont précédés. »

L’Église d’Argentine toutes confessions confondues, ne souhaite pas seulement se mobiliser contre les avortements, mais en faveur des futures mères, en apportant « des soins, de la compassion et de l’aide avec d’autres options que l’avortement, des options qui peuvent affirmer l’humanité et la dignité des bébés à naître et de leurs parents biologiques ».

La rédaction


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