Des religieux qui protègent une pelleteuse, une soeur qui plaque au sol un militant écologiste... opposants et défenseurs d'un projet de complexe religieux dans un village d'Ardèche en sont venus aux mains lundi et mardi autour du chantier.
La Famille missionnaire de Notre-Dame-des-Neiges (FMND), une communauté catholique traditionaliste, veut construire un centre d'accueil pour pèlerins à Saint-Pierre-de-Colombier, mais se heurte depuis 2018 à l'opposition d'écologistes hostiles à la "bétonnisation" du site.
Après plusieurs rebondissements, les travaux ont repris la semaine dernière dans la vallée de la Bourges, après avoir été validés par la justice. Dès jeudi, deux militants se sont enchaînés à une pelleteuse pour réclamer l'arrêt des travaux.
Lundi, des soeurs ont formé une chaîne pour les empêcher de récidiver et le face-à-face a donné lieu à des heurts musclés. Selon des images de France 3, une religieuse a notamment plaqué au sol un des manifestants.
Mardi, une quarantaine d'opposants restaient installés aux abords du chantier, envahissant le site à chaque signe de reprise des travaux, avant d'être repoussés, parfois sans ménagement, par ses défenseurs.
Les gendarmes ont précisé à l'AFP n'avoir interpellé personne, en l'absence de violences caractérisées.
Jeudi, la préfecture de l'Ardèche doit recevoir les deux parties, à tour de rôle.
"Ils ont déjà bétonné les rives de la rivière, ils ont fait beaucoup de dommages", explique à l'AFP une opposante du chantier, Clémence Delahay. "Ce qu'on attend de la réunion de jeudi c'est que la préfète fasse respecter le droit environnemental français."
"On sait très bien qu'on est dans la légalité", rétorque le Père Bernard Domini, père supérieur de la Famille Missionnaire de Notre-Dame.
"Comment se fait-il que 35 personnes bloquent le travail ? Il a fallu que ça soit nous qui fassions le service hier, ce sont nos sœurs qui ont fait une chaîne pour les empêcher de s'enchaîner à la pelle mécanique", s'indigne-t-il.
Sa communauté est déterminée à finaliser son "complexe religieux" destiné à l'accueil de plusieurs dizaines de pèlerins dans cette petite commune de 430 habitants.
Une chapelle de 3.500 places devait aussi être érigée, mais a été finalement retoquée par l'évêque de Viviers (Ardèche) au vu de "l'aspect démesuré du projet".
🇫🇷⛪️ FLASH | Une religieuse a plaqué un militant écologiste en #Ardèche qui protestait contre un chantier où un futur centre religieux est en construction.
— Cerfia (@CerfiaFR) October 16, 2023
👉 Dès 8 heures, militants écologistes et religieux en sont venus aux mains.
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La Rédaction (avec AFP)