Dans le désert du Néguev, une équipe de chercheurs vient de découvrir l’une des plus anciennes représentations de Jésus sur un site du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Shivta était un important village de l’époque byzantine. Au 5ème et 6ème siècles, il abritait 3 églises. Abandonné après avoir décliné pendant la période musulmane, le village de Shivta a été redécouvert au 19ème siècle. Dans le baptistère de l’église au nord du village, Emma Maayan-Fanar, historienne de l’art accompagnée d’autres chercheurs, a fait une découverte inespérée : probablement l’un des portraits les plus anciens de Jésus.
« J’étais là au bon moment, au bon endroit avec la bonne lumière et, d’un coup, j’ai vu des yeux. C’était le visage de Jésus en plein baptême, qui me regardait. »
Et ce qui intéresse particulièrement cette équipe de chercheurs, c’est la différence avec la représentation habituelle de Jésus : « des cheveux bouclés, un visage allongé, de grands yeux et un nez allongé ». Bien loin de la vision byzantine d’un Jésus barbu aux cheveux longs, cette représentation se rapprocherait de l’iconographie orientale. Or, Shivta n’est qu’à 150 kilomètres des lieux où Jésus a vécu. Tandis que le plus ancien portrait de Jésus avait été trouvé aux confins de la Syrie.
« Le visage du Christ dans cette peinture est une découverte importante en soi. Il appartient au schéma iconographique d’un Jésus aux cheveux courts, particulièrement répandu en Égypte et Syro-Palestine, mais exclu de l’art byzantin. »
Et l’aspect juvénile de Jésus à Shivta s’explique par la situation de ce portrait : le baptistère. Il était, selon les chercheurs, décoré d’une large fresque représentant le baptême de Jésus. D’ailleurs, à gauche du portrait de Jésus, apparait un portrait plus large, celui de Jean-Baptiste.
« Jean le Baptiste est clairement proportionnellement plus grand que Jésus, dont la figure est peinte beaucoup plus petite et plus jeune. La représentation de Christ en tant que jeune correspond à la notion symbolique du baptême comme renaissance. »
Cette découverte serait donc primordiale : « la seule scène in-situ du baptême de Christ que l’on puisse dater avec certitude de la période pré-iconoclaste en terre Sainte. »
Les chercheurs vont désormais s’atteler à étudier ce vestige et préserver cette découverte inouïe.
La rédaction