Algérie : Slimane Bouhafs, libéré de prison mais toujours persécuté

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« Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi ils ne me lâchent pas, pourquoi je n’ai pas mon billet, alors que les pays ont accepté de me recevoir. Je trouve cela injuste et humiliant. Je demande aux autorités concernées d’agir rapidement, sans plus attendre, pour me permettre d’atteindre un pays d’asile et que ma famille puisse me rejoindre. »

Slimane Bouhafs est un chrétien algérien qui avait été emprisonné pendant 2 années pour avoir enfreint la législation sur le blasphème, avant d’être libéré en 2018. Aujourd’hui en Tunisie, il est toujours persécuté.

Il témoigne auprès de Morning Star News :

« Ma fille qui m’a tant donné, qui m’a toujours soutenu, elle se marie sans que je puisse être à ses côtés. Je souffre d’une très grande douleur. »

En 2016, il avait été condamné à 5 ans d’emprisonnement pour des publications sur Facebook dans lesquelles il favorisait le christianisme à l’islam. Son cas avait ému la communauté internationale, et il avait fini par obtenir une grâce présidentielle en 2017 et avait ainsi été libéré en 2018.

Aujourd’hui encore, il l’affirme, « les gens haineux voulaient toujours ma vie ». Il raconte les pneus crevés, les menaces au téléphone.

« J’ai enregistré les numéros et déposé une plainte, mais le procureur s’en moquait ; pas de suivi. »

Il explique qu’il ne touche plus ses prestations depuis sa libération.

« L’Etat islamiste algérien m’a volé une partie de ma vie et même mon salaire. Je suis resté sans un sou. »

Aujourd’hui en Tunisie, il dit subir menaces et actes de maltraitance.

« Une fois, trois personnes à moto m’ont accosté au milieu de la rue, devant une multitude de gens qui allaient et venaient. Ils ont demandé mes papiers avec des menaces. Je leur ai donné mes papiers et leur ai dit que j’étais un réfugié. Après avoir jeté un coup d’œil, ils me les ont remis. C’est alors qu’ils m’ont insulté et menacé sans que personne n’intervienne. L’un des hommes avait un accent algérien. Je suis allé directement au poste de police pour porter plainte. Malheureusement, là-bas, au poste de police, j’ai été plus maltraité. Après avoir trouvé des articles sur Google et découvert que je suis chrétien et que j’avais été en prison accusé de porter atteinte à l’islam, les agents se sont élevés contre moi, et ils m’ont également insulté et maltraité. Je ne pouvais que quitter les lieux en oubliant la plainte. »

En novembre 2018, Slimane Bouhafs a déposé une demande d’asile auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. En octobre 2020 il a obtenu une carte de réfugié. Désormais, il demande aux autorités une action rapide.

« Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi ils ne me lâchent pas, pourquoi je n’ai pas mon billet, alors que les pays ont accepté de me recevoir. Je trouve cela injuste et humiliant. Je demande aux autorités concernées d’agir rapidement, sans plus attendre, pour me permettre d’atteindre un pays d’asile et que ma famille puisse me rejoindre. »

M.C.

Crédit image : Morning Star News


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