En Algérie, la question de rendre un culte chrétien dans un bâtiment non religieux continue de faire débat.
Selon l’Index Mondial de Persécution, la persécution est forte en Algérie. La quasi totalité des algériens sont musulmans sunnites. Les églises du nord de l’Algérie sont en conflit avec le gouvernement. Les autorités les accusent de violer la loi de 2006 qui réglemente le culte non musulman. Pourtant la constitution de 2016 garantit la liberté religieuse.
La loi, les églises s’y sont conformées. Elles sont officiellement affiliées à l’Eglise Protestante d’Algérie qui est reconnue par le gouvernement depuis 1974 et accréditée par le ministère de l’Intérieur et le gouvernement local.
À Ait Bouadou, une église de 200 membres a été contraint de fermer ses portes parce que la maison dans laquelle ils se réunissaient était destinée à un usage « résidentiel ou commercial. »
Plusieurs églises de Tizi Ouzou sont à leur tour convoquées.
Une église de Mâatkas, au nord-est de la Kabylie, a été contrainte d’arrêter toutes ses activités.
Le Président de l’Eglise Protestante d’Algérie (EPA), Mahmoud Haddad, s’inquiétait alors :
« La majorité des églises affiliées à l’EPA sont dans la même situation. Elles louent des salles, des maisons pour célébrer le culte. Les autorités vont-elles envoyer de telles convocations à toutes les églises ? »
La loi de 2006 est finalement utilisée comme un moyen de persécuter les chrétiens en Algérie.
Plusieurs chrétiens ont déjà été condamnés à verser des amendes ou même à subir des peines d’emprisonnement.
Slimane Bouhafs a été condamné en septembre 2016 pour blasphème. Sa condamnation a été considérée injuste et arbitraire par Amnesty International. Un an après, sa santé s’est considérablement détériorée en prison. Mais la demande de libération conditionnelle, faite par sa famille, a été rejetée par le tribunal
M.C.
Source : World Watch Monitor.