Aime ton prochain comme toi-même

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Nous connaissons toutes des situations où nous nous sentons envahies par un sentiment d’insécurité, où nous doutons de nous-mêmes. L’effet dans nos relations est le suivant : nous vacillons entre, d’un côté, l’envie de nous investir pour autrui et de l’autre, l’incapacité à gérer nos émotions et notre besoin d’être rassurée.

Aimer son prochain et s’aimer soi-même, c’est tout un programme.

Une identité établie

« Il faut être capable de s’aimer soi-même pour être capable d’aimer l’autre », affirme Véronique Rochat, théologienne. Sans une identité établie et établie en Dieu, les relations sont plus difficiles, car plus susceptibles et plus fragiles. La capacité d’aimer et donc de nous aimer nous-mêmes est un don de Dieu, l’amour étant un fruit de l’Esprit qui mûrit en nous.

Comment je me vois ? Comment je me parle ? Comment je me traite ? Les réponses nous donnent la température de notre estime de soi. Si elle est au plus bas, il est temps de prendre les choses en main, avec l’appui du regard de Dieu sur nous. S’aimer, c’est s’accepter dans ses forces et ses faiblesses.

Pour mieux aimer son prochain

« Si je vois l’autre comme je me vois moi-même, je vois une créature que Dieu aime et c’est cela qui rend l’amour du prochain possible », note Rita Piguet. « Pour moi », nous dit Mélanie, 26 ans, « aimer mon prochain, c’est me mettre à sa place ». « Garder un regard bienveillant même lorsque je ne suis pas d’accord avec lui », confie encore Nicole, 51 ans. Aimer son prochain comme soi-même, c’est finalement faire aux autres ce qu’on voudrait qu’ils fassent pour nous. Une relation où les identités sont établies et où le désir d’édifier l’autre est central produit « un aller-retour. L’autre me renvoie une image de moi-même, elle peut être positive et m’encourager, ou plus critique et m’édifier si je suis prêt à me remettre en question », précise Véronique Rochat.

À nous de sonder notre coeur. La base d’une relation épanouie envers le prochain est de trouver des moyens de donner. Si la question « comment aimer l’autre » est trop abstraite, demandons-nous comment le servir et le bénir. Cela implique automatiquement une action. « Ca doit être concret « , explique Olivia, 27 ans. « Et ce n’est pas seulement une action ponctuelle. C’est par exemple être disponible, être fidèle sur le long terme, que l’autre sache qu’il peut compter sur moi ».

Notre acte d’amour a un effet boomerang : il nous réjouit et donc nous bénit. Il contribue à nous édifier car il nous permet de décentrer notre regard de notre propre vie et de voir ce qui est semé dans la vie de l’autre.

Nina Charles

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