Agression d’un prêtre orthodoxe en 2020 : un couple devant les assises de Lyon

agression_pretre_orthodoxe_couple_assise_lyon

Un mari jaloux, accusé d’avoir tiré sur un prêtre orthodoxe en octobre 2020, et son épouse, suspectée de complicité: la cour d’assises de Lyon s'est plongée mercredi dans l’intimité du couple pour le premier jour de leur procès.

Auteur des deux coups de feu tirés avec un fusil à canon scié, qui ont grièvement blessé le prêtre au ventre, Giorgi Praga, 42 ans, est accusé de violences volontaires avec arme, ayant entraîné une infirmité permanente. 

Lela Khaburzaniya, 38 ans, son épouse, est accusée de complicité de violences volontaires, pour avoir aidé son mari à commettre le crime présumé. Ils encourent une peine maximale de 15 ans de réclusion criminelle.

Le procès, prévu sur trois jours, s’est ouvert en l’absence de la victime, Nikolaos Kakavelakis, 54 ans, actuellement hospitalisé à Athènes selon son avocate. 

Le prêtre avait été pris pour cible alors qu’il fermait la porte de l’église orthodoxe grecque du 7ème arrondissement de Lyon, le 31 octobre 2020. A l’époque, la piste d’un attentat terroriste avait été redoutée au lendemain de l’attaque de Nice.

Selon les enquêteurs entendus à la barre, Giorgi Praga, 42 ans, natif de Géorgie, a voulu se venger du prêtre, après avoir découvert ses relations sexuelles avec sa femme. Le fait que l’amant soit un religieux a probablement renforcé sa détermination. "Pour être prêtre, il faut être un homme propre. C’est un mode de vie. C’est un homme en qui je peux avoir confiance" a lancé l’accusé.

Le mari et la femme ont envisagé l’agression du prêtre plusieurs jours avant les faits, selon les nombreux messages retrouvés dans leurs téléphones par les enquêteurs.

Le rôle de l’épouse a longuement été discuté. "D’une simple vengeance d’un mari jaloux et ofensé, qui voulait sauver son amour, on se rend compte qu’elle avait participé à l’accomplissement de cette agression" a estimé l’enquêtrice de la police judiciaire. 

"Ne rentre pas à la maison tant que tu ne l’as pas battu", a dit l’épouse à son mari, la veille des faits. Lela Khaburzaniya avait envoyé à son mari plusieurs indications sur la configuration des lieux.

Après un passé douloureux en Géorgie, sur fond de guerre civile, le couple a été hébergé par la communauté d’Emmaüs en Bourgogne, et s’est marié en 2015, avant de s’installer à Lyon, en menant une vie conjugale singulière. 

Drogué au Subutex, produit de substitution de l’héroïne, le mari a accepté et même favorisé plusieurs liaisons sexuelles de sa femme avec des partenaires extérieurs, posant comme condition d’être informé de ses aventures. Lorsqu’il a soupçonné une liaison avec le prêtre orthodoxe, il a installé une application de surveillance sur son téléphone. "Il a ressenti une énorme trahison", a commenté Xavier Muller, avocat de l’accusé.

La défense des accusés a également insisté sur l’attitude troublante de la victime, qui a efacé toutes les données de son téléphone, lorsque les policiers sont venus l’interroger à l’hôpital. 

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / prochasson frederic

Dans la catégorie Société >



Les nouvelles récentes >