Afrique : plus de 20 millions de personnes confrontées à la famine

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Les Nations Unies lancent au monde un tragique appel à l’aide. Ce mois-ci des hauts responsables se sont rendus dans plusieurs pays d’Afrique pour faire le point sur la situation.

Sécheresse et conflits... Le cercle vicieux de la famine est en marche : poursuite des combats, déplacements des civils, destruction des infrastructures de santé, propagation des maladies. Stephen O’Brien, coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, Ertharin Cousin, directrice exécutive du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies, Matthew Rycroft, ambassadeur britannique, et bien d’autres, témoignent de l’horreur.

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  • Au Yémen, Stephen O’Brien déplore “la plus grande crise humanitaire au monde” : deux tiers de la population a besoin d’assistance, soit 18,8 millions de personnes. Ertharin Cousin est restée 3 jours au Yémen. Elle a visité des centres de nutrition, des établissements de santé et de distribution alimentaire. Elle nous interpelle :

“Les chiffres nous racontent l’histoire, avec plus de 17 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire, et environ 7 millions de personnes atteintes d’insécurité alimentaire aiguë. [...] Il s’agit d’une course contre le temps.”

Au Yémen, trop de personnes ignorent “d’où viendra le prochain repas.”

Les importations qui représentaient 90% des denrées du pays sont perturbées par les conflits. L’insécurité empêche l’accès humanitaire dans les zones rurales.

Stephen O’Brien lui-même n’a pas pu se rendre dans certaines zones :

“C’était décevant et révélateur. Si je n’ai pas pu passer, cela veut dire que c’est beaucoup plus difficile pour les convois, qui ont besoin d’un accès sûr et illimité, selon les principes et le droit humanitaire international, d’atteindre toutes les personnes dans le besoin, peu importe où elles se trouvent .”

Les besoins estimés s’élèvent à 950 millions de dollars.

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  • La Somalie est loin d’être épargnée. La moitié de sa population a besoin d’aide : 6,2 millions de somaliens. Près de 950 000 enfants souffriront de malnutrition aiguë cette année. 185 000 risquent de mourir. Joseph Contreras, porte-parole de la Mission d’Assistance des Nations Unies en Somalie, nous alarme :

“3 millions de somaliens ont besoin d’une aide urgente. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport aux 1.1 million de somaliens qui étaient dans une telle situation en septembre.”

Les besoins estimés s’élèvent à 825 millions de dollars pour les 6 mois à venir.

  • Au Soudan du sud, la situation est “pire que jamais”. Plus de 7.5 millions de personnes sont dans le besoin, auxquelles s’ajoutent 3,4 millions de déplacés. Parmi ces millions, une grand-mère porte son petit-fils affamé sur le dos. Elle fuit les combats en traversant les marécages. Les parents du petit ont disparu. Elle n’a plus que les nénuphars pour se nourrir. Babar Baloch, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies, affirme :

“8 mois après les nouvelles violences qui ont éclaté au Soudan du sud, la famine causée par la combinaison vicieuse des combats et de la sécheresse est à l’origine de la crise des réfugiés qui connaît la croissance la plus rapide au monde.”

Stephen O’Brien s’insurge :

“Des millions de personnes se sont vues empêchées par les parties au conflit de recevoir de l’assistance. C’est immoral, illégal et inacceptable. Nous avons besoin d’un accès immédiat.”

  • Au Nigéria, Matthew Rycroft, exhorte “la communauté internationale dans son ensemble à accroître ses efforts avant qu’il ne soit trop tard.”
  • En Centrafrique, la moitié de la population ne doit sa survie qu’à l’aide humanitaire, un centrafricain sur 5 est soit déplacé, soit réfugié. Le budget du Plan de réponse humanitaire 2017 est fixé à 399.5 millions de dollars. Il n’est financé qu’à hauteur de 19 millions. Ce sous-financement oblige les humanitaires à réduire de moitié les rations alimentaires.

Pour l’UNICEF,

“La vie et l’avenir de millions d’enfants sont en péril. Le choix est clair : soit nous investissons pour qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte, soit nous subirons les conséquences d’un monde bien plus divisé et injuste.”

Le 25 avril, une conférence aura lieu à Genève en présence du secrétaire général de l’ONU pour lever des fonds.

M.C.


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