Accusé de blasphème, un chrétien pakistanais porteur de handicap est libéré sous caution

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Accusé de blasphème au Pakistan à la suite de « faux témoignages », Stephen Masih est libéré sous caution.

Stephen Masih, chrétien pakistanais en situation de handicap, avait été accusé de blasphème au Pakistan suite à une dispute avec un voisin. Il a été arrêté en 2019 après que la foule l’ait attaqué et battu à son domicile.

L’Agence Fides annonce qu’il est désormais libéré sous caution. Son avocat, Abdul Hameed Rana, souhaite poursuivre ses efforts « pour qu’il soit reconnu innocent et définitivement acquitté ».

« Cette décision de justice est une victoire pour la vérité et la justice, car Stephen était en prison pour un délit qu’il n’a jamais commis. Il y a eu de faux témoignages. Après sa libération sous caution, nous poursuivrons nos efforts pour qu’il soit reconnu innocent et définitivement acquitté. »

Mario Rodrigues, prêtre de l’Archidiocèse de Karachi, se réjouit d’une telle décision mais reste inquiet pour la sécurité de Stephen Masih.

« Nous nous félicitons de la décision de la Cour d’accorder la liberté sous caution, mais en même temps nous sommes inquiets pour la sécurité de l’homme. Dès qu’une personne est accusée de blasphème au Pakistan, sa vie est toujours menacée et en danger. »

Il l’affirme, le verdict du tribunal est « un geste positif ».

« L’octroi de la liberté sous caution à Stephen Maish, un malade mental accusé de blasphème, est un geste positif : on ne peut pas accuser une personne mentalement instable de quoi que ce soit, car elle n’a pas la pleine connaissance de ce qu’elle fait. L’affaire est déjà ouverte depuis trois ans, je voudrais qu’elle soit définitivement classée. »

Mais Mario Rodrigues dénonce « l’utilisation abusive de la loi sur le blasphème ».

« Je suis désolé de dire que l’utilisation abusive de la loi sur le blasphème continue de faire des dégâts et que des personnes utilisent cette législation pour leurs rancunes et leurs vendettas personnelles. C’est ce qui s’est passé dans le cas de Stephen Masih, 40 ans, accusé de blasphème pour une dispute avec sa famille et ses voisins. »

Un avis partagé par le président de l’ONG « Voice for Justice », Joseph Jansen, qui parle d’un « exemple clair d’abus de la loi sur le blasphème à des fins de vengeance personnelle ».

« La police a fait une descente au domicile de Stephen et l’a arrêté sans enquête, et a même battu sa mère, lui laissant une jambe et un bras fracturés. Sans vérifier l’authenticité de l’accusation, une foule a attaqué et torturé des innocents. Cette affaire est un exemple clair d’abus de la loi sur le blasphème à des fins de vengeance personnelle. »

En 2021, des experts de l’ONU s’étaient dits ​​ »gravement préoccupés par la persécution et la détention continue de M. Masih pour blasphème, et par son traitement aux mains des autorités judiciaires et pénitentiaires qui sont conscientes de son handicap psychosocial et de son état de santé ».

M.C.


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