Abus sexuels dans l’Église : Bouleversante lettre d’une victime lue aux prêtres et séminaristes

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« J’essaie de survivre, de ressentir de la joie, mais en réalité, c’est une lutte incroyablement difficile… », affirme la victime d’abus sexuels dans l’Église.

Une victime d’abus sexuels dans l’Église a écrit une lettre de témoignage au Pape François. Le Souverain Pontife a demandé au président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, le cardinal O’Malley, de la partager à tous les prêtres et séminaristes.

La victime, dont l’anonymat a été préservé, a souhaité s’exprimer en son nom, mais « également au nom des autres victimes... des enfants qui ont été profondément blessés, à qui on a volé leur enfance, leur pureté et leur respect ».

Elle déplore les « cicatrices » qui « resteront sur leur âme ».

« L’Église est ma Mère et cela me fait tellement mal quand elle est blessée, quand elle est sale. Les adultes qui ont connu cette hypocrisie dans leur enfance ne pourront jamais l’effacer de leur vie. Ils peuvent l’oublier pendant un certain temps, essayer de pardonner, essayer de vivre une vie pleine, mais les cicatrices resteront sur leur âme, elles ne disparaîtront pas. »

La victime décrit les conséquences de ces abus passés sur sa vie actuelle.

« J’essaie de survivre, de ressentir de la joie, mais en réalité, c’est une lutte incroyablement difficile... Je souffre d’un trouble dissociatif de l’identité, d’un trouble post-traumatique complexe grave (TSPT) de dépression, d’anxiété, de peur des gens, d’erreurs et, je ne dors pas ou, si j’arrive à m’endormir, je fais toujours des cauchemars. Parfois, quand je suis ‘dehors’, je ne perçois pas ‘ici’ et ‘maintenant’. Mon corps se souvient de chaque contact. »

Elle affirme avoir “peur des prêtres, d’être dans leur entourage ». Ces prêtres qui lui ont volé sa « seconde maison », l’Église.

« J’ai un grand désir de me sentir en sécurité à l’Église, de pouvoir ne pas avoir peur, mais mon corps, mes émotions réagissent de manière complètement différente. »

Puis elle fait le plaidoyer de la « vérité », car « vivre dans la vérité, c’est vivre selon Jésus, voir les choses avec ses yeux ».

« S’il vous plaît, ne balayons pas les choses sous le tapis, car alors elles commenceront à puer, à pourrir, et le tapis lui-même se décomposera... Réalisons que si nous dissimulons ces faits, si nous les taisons, nous dissimulons la saleté et devenons ainsi un COMPLICE. Si nous voulons vivre dans la vérité, nous ne pouvons pas fermer les yeux ! »

L’auteur de cette lettre termine en lançant un appel aux prêtres, leur demandant de s’identifier à Christ.

« Réalisez que vous avez reçu un énorme cadeau. Le don d’être un ‘alter Christus’, d’être l’incarnation du Christ, ici, dans le monde. Les gens, et surtout les enfants, ne voient pas en vous une personne, mais le Christ, Jésus, en qui ils ont une confiance sans limite. »

Le cardinal O’Malley a introduit le partage de cette lettre en honorant le « témoignage courageux offert à tous les prêtres par une survivante ». Il fait ensuite part de la volonté du Pape d’accueillir « la voix de toutes les personnes blessées ».

« En partageant ce témoignage, qui nous a été offert par une victime dont le nom n’a pas été divulgué pour des raisons d’anonymat, Sa Sainteté le pape François souhaite accueillir la voix de toutes les personnes blessées et montrer à tous les prêtres qui annoncent l’Évangile le chemin qui mène à un authentique service de Dieu au profit de toutes les personnes vulnérables. »

M.C.

Article initialement publié en octobre 2021.


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