A l'ONU, plus de 110 pays rendent hommage aux humanitaires tués

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"Protéger les protecteurs": plus de 110 Etats membres de l'ONU ont appelé mardi dans une déclaration commune à la protection des travailleurs humanitaires tués en nombre record dans les conflits à travers le monde, alors qu'ils ne devraient jamais être "une cible".

Réunis devant la presse à New York, les ambassadeurs de 117 délégations ont rendu hommage à ceux dont le "dévouement est essentiel pour sauver des vies et soulager les souffrances de millions de personnes à travers le monde".

"Nous le répéterons aussi longtemps que nécessaire: les civils, et ceux qui les aident, doivent être respectés et protégés. Ils ne sont pas des cibles", a déclaré l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl au nom des signataires.

Ces signataires représentent une large majorité des 193 Etats membres de l'ONU, dont tous les membres du Conseil de sécurité à l'exception de la Russie -- avec quelques autres absents remarqués sur la liste, comme Israël ou le Soudan.

Quelques minutes plus tôt, la diplomate suisse s'était tenue avec quelques représentants de plusieurs organisations humanitaires derrière des chaises vides épelant en grosses lettres "War has limits", "la guerre a des limites".

La Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, avait présenté ces chaises vieilles de 75 ans aux 15 membres du Conseil de sécurité lors d'un voyage à Genève en août pour le 75e anniversaire de ces textes fondateurs du droit international humanitaire.

Des chaises qui "symbolisent le siège du devoir" du Conseil, "gardien de la paix et de la sécurité internationales" ainsi que de la "protection des groupes vulnérables", a expliqué Pascale Baeriswyl avant une réunion du Conseil de sécurité sur cette question.

En 2023, 280 travailleurs humanitaires ont été tués dans 33 pays, selon la base de données Aid Worker Security Database, utilisée comme référence par l'ONU.

Un record qui représentait "plus du double de la moyenne annuelle des dix années précédentes", a noté mardi devant le Conseil de sécurité Abby Stoddard, fondatrice du centre de recherche Humanitarian Outcomes qui gère la base de données.

Et ce record a déjà été battu pour 2024, alors que l'année n'est pas terminée.

"Ce matin, le nombre de morts était de 282 et ce n'est pas fini", a précisé Abby Stoddard. "Plutôt qu'un pic de court terme", "il semble que nous assistions à quelque chose de l'ordre d'un changement radical".

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Gabriele Maltinti

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